. Gérard Terborch . terroger chaque partie, patiemment, si lon veutdécouvrir le caractère ondoyant qui se cache tou-jours sous lenveloppe figée des traits. Le nez,bien accusé, aux marines arrondies, est arqué avecdécision. Sous des paupières un peu lourdes, lœilactif se meut librement. Le regard, dune nettetésurprenante, sattache et pénètre tout de à la bouche, elle semble donner un démentià lexpression du regard. Elle aussi, comme lam-ple manteau noir, cache quelque chose. Ces lèvressont fines, flexibles, glissantes, faites pour uneparole facile, bien sonnante et souple. Pour lins


. Gérard Terborch . terroger chaque partie, patiemment, si lon veutdécouvrir le caractère ondoyant qui se cache tou-jours sous lenveloppe figée des traits. Le nez,bien accusé, aux marines arrondies, est arqué avecdécision. Sous des paupières un peu lourdes, lœilactif se meut librement. Le regard, dune nettetésurprenante, sattache et pénètre tout de à la bouche, elle semble donner un démentià lexpression du regard. Elle aussi, comme lam-ple manteau noir, cache quelque chose. Ces lèvressont fines, flexibles, glissantes, faites pour uneparole facile, bien sonnante et souple. Pour linstant,elles se sont immobilisées ; elles seffacent devantle mouvement des yeux, et leur silence indique unarrêt prémédité qui déroute lanalyse. Un pli pro-fond et droit est creusé entre les arcades sour-cillères fortes et pleines de ressorts dissimulé lensemble, une physionomie mâle, aux traitsun peu durs, mais dune mobilité extrême, unephysionomie dont pas une ligne nhésite dans son. LA LhÇUN DK MUSlyUKMusée de lErmitage, St. Pétersboury; — 97 — dessin volontaire ; ce visage quon pouvait croire,à première vue, dune définition facile, est cependantle plus complexe qui soit : plein de réticences etdaveux, daccents et de demi-teintes. Il a la robus-tesse hollandaise, mais aussi une vivacité des traitsindiquant un esprit en éveil, qui a beaucoup vu etqui sait donner une large résonnance à ses pensées. Terborch, au rebours de ses contemporains quisétalent tout entiers dans leurs portraits, se retireau moment où lon pense le saisir. Sa physionomieapparaît tout dabord clairement ; linstant daprèson loublie. A la suite de ses autres tableaux, sesportraits constituent une unité merveilleuse ; ilsne dominent pas son œuvre. Le portrait de La Haye nous fournit un exemplede ces noirs vivants, où lartiste excelle, et qui sem-bleraient peints pour eux-mêmes, par pure voluptédart, si lon ne sentait combien ils contribuent àdonner aux


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