Le vieux Montmartre . uil était vraiment lheure de rentrerse coucher. Elle leur voulait éviter les mauvaisesfréquentations; comme un deux était rentré avecune femme rencontrée au coin dune rue, Mme Ex-cartier se réveille, shabille et, dun grand geste,montrant la porte : « Sortez, ma fille ! », puis elle semit à sermonner le garnement qui murmurait toutdéconfit :« Arrêtez, elle est partie avec mes cent sous. »Un soir, un de ces humoristes veut déména-ger à la cloche de bois; il attache sa valise à uneficelle et la fait descendre par la fenêtre : la cordecasse et la valise en tombant sur le trot


Le vieux Montmartre . uil était vraiment lheure de rentrerse coucher. Elle leur voulait éviter les mauvaisesfréquentations; comme un deux était rentré avecune femme rencontrée au coin dune rue, Mme Ex-cartier se réveille, shabille et, dun grand geste,montrant la porte : « Sortez, ma fille ! », puis elle semit à sermonner le garnement qui murmurait toutdéconfit :« Arrêtez, elle est partie avec mes cent sous. »Un soir, un de ces humoristes veut déména-ger à la cloche de bois; il attache sa valise à uneficelle et la fait descendre par la fenêtre : la cordecasse et la valise en tombant sur le trottoir fait unbruit qui réveille toute la maison. Mme Excartierne dit rien, fit semblant de ne rien voir et, commequelques jours après ce locataire inconstant reve-nait tout penaud, sa valise à la main, elle le grondatrès fort pour lavoir quittée ainsi sans lui dire adieu. LE VIEUX MONTMARTRE Au Poirier, habitaient Delaw et sa femme; JulesDépaquit, Tavault qui préparait sa licence ès- s^^sâa^. Lhôtel du Poirier. lettres et allait tous les matins au Quartier Latin;Simons, maintenant photographe bien connu ; Bran-dimbourg, toujours en chapeau haut de forme et 26 LE VIEUX MONTMARTRE qui semble avec son ami Alphonse Allais avoir dé-tenu le record des invraisemblables histoires. Il étaitalors au Courrier Français et ses terribles inven-tions étaient célèbres. Il y avait aussi un peintrequi, enfermé dans sa chambre sétait consacré à laproduction de la « Place de la Trinité, la nuit »; unAllemand extraordinaire, et puis un autre peintre,toujours très chic, qui est maintenant décoré de laLégion dhonneur et très parisien. Un vieil hommequi navait que deux doigts, y habita longtemps; onlappelait « mon oncle », il avait été explorateur,professeur de géographie, médecin dambulance etproposé à la Légion dhonneur. Il savait tout faireet connaissait tout; cest lui qui, chaque année,ouvrait le bal du quatorze juillet, le plus souvent ilpay


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