Essais du chevalier Bacon, chancelier d'Angleterre, sur divers sujets de politique & de morale . de découvrir plus facile-ment les deffeins des souvre volontiers à ceuxqui ont lair ouvert: à la placede leurs paroles , on leur faitpart de fes penfées ; fie le pro-verbe Efpagnol eft très vrai :Dues un menfonge, (^ vo^is fcati-rez^une ^vérité, 11 y a auflî trois inconvénientqui balancent ces trois avanta^ges. Celui qui difiimiule paroïcmanquer de confiance 5 6cceft un empêchement confidé-rable dans les afi-aires. En fé-cond lieu , il fait naître des î ô ^ Ejfais de P oliticjue,doutes 6c
Essais du chevalier Bacon, chancelier d'Angleterre, sur divers sujets de politique & de morale . de découvrir plus facile-ment les deffeins des souvre volontiers à ceuxqui ont lair ouvert: à la placede leurs paroles , on leur faitpart de fes penfées ; fie le pro-verbe Efpagnol eft très vrai :Dues un menfonge, (^ vo^is fcati-rez^une ^vérité, 11 y a auflî trois inconvénientqui balancent ces trois avanta^ges. Celui qui difiimiule paroïcmanquer de confiance 5 6cceft un empêchement confidé-rable dans les afi-aires. En fé-cond lieu , il fait naître des î ô ^ Ejfais de P oliticjue,doutes 6c de lembarras dansîefprit de ceux qui pourroientlui être utiles , & il eft obligéde faire tout lui feul. Enfin letroifiéme eft le plus grand desinconveniens , ceft quil fe pri-ve du fecours le plus utile dansladion , qui eft lautorité & lecrédit que donne lopinion debonne foi. Uncompofé parfait , feroitdavoir la réputation dêtre ou-vert, lhabitude du fecret,ladiflimulation dans fon tems, &:le fauXfemblant en fon pou-voir , lorfquil ny a pas dautreremè (^ de Morale. 107 DES VOYAGES. LE S voyages dans les paysétrangers font dans la jeu-nefîe une partie de léducation ^&: une partie de lexpériencedans les vieillards. Mais onpeut dire de celui qui entre^prend de vovager avant quedavoir fait quelques progrèsdans la langue du pays où ilentre,quil va dans une écolede grammaire, & non pas voya-ger. Il eft néceffaire que lesjeunes gens voyagent lous ladirection dun Gouverneur, oudumoins de quelque domefti-que qui connoiffe le pays où ilsfe propofent daller , qui enfçaclie la langue , & qui puiffeles inftruire de ce qui eft digne I o8 ^JJ^i^ ^^ Politique yd^êrre remarqué j quelles liai-fons , &c quelles amitiés ils doi-vent contracter j Se enfin quelsexercices , quels arts , quellesfciences y font les plus en vi-gueurj car autrement les jeunesgens voyageront les yeux ban-dés , & quoique hors de chezeux ^ ils ne remarquerontrien. Ceft une chofe t
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