Le diable amoureux, roman fantastique . our lamour de moi, il nous en resteà faire pour regagner Naples : jai pensé que cepetit régal ne vous désobligerait pas, et que vousvoudriez bien excuser le peu de choix et le dé-faut dabondance en faveur de limpromptu. » Mon aisance les déconcerta plus encore que lechangement de la scène et la vue de lélégantecollation à laquelle ils se voyaient invités. Je menaperçus, et résolus de terminer bientôt une aven-ture dont intérieurement je me déliais, je voulusen tirer tout le parti possible, en forçant même lagaieté qui fait le fond de mon caractère. Je le


Le diable amoureux, roman fantastique . our lamour de moi, il nous en resteà faire pour regagner Naples : jai pensé que cepetit régal ne vous désobligerait pas, et que vousvoudriez bien excuser le peu de choix et le dé-faut dabondance en faveur de limpromptu. » Mon aisance les déconcerta plus encore que lechangement de la scène et la vue de lélégantecollation à laquelle ils se voyaient invités. Je menaperçus, et résolus de terminer bientôt une aven-ture dont intérieurement je me déliais, je voulusen tirer tout le parti possible, en forçant même lagaieté qui fait le fond de mon caractère. Je les pressai de se mettre à table ; le pageavançait les sièges avec une promptitude mer- LE DIABLE AMOUREUX. 25 veilleuse. Nous étions assis; javais rempli les ver-res, distribué des fruits; ma bouche seule souvraitpour parler et manger, les autres restaient béantes;cependant je les engageai à entamer les fruits,ma confiance les détermina. Je porte la santé dela plus jolie courtisane deNaples; nous la Am. Je parle dun opéra nouveau, dune improvisatriceromaine arrivée depuis peu, et dont les talentsfont du bruit à la cour. Je reviens sur les talentsagréables, la musique, la sculpture; et par occa-sion je les fais convenir de la beauté de quelquesmarbres qui font lornement du salon. Une bou-teille se vide, et est remplacée par une meil- 20 LE DIABLE AMOUREUX. leure. Le page se multiplie, et le service ne languitpas un instant. Je jette lœil sur lui à la dérobée :lîgurez-vous lAmour en trousse de page; mes com-pagnons daventure le lorgnaient de leur côtédun air où se peignaient la surprise, le plaisir etlinquiétude. La monotonie de cette situation medéplut; je vis quil était temps de la rompre.« Biondetto, dis-je au page, la signora Fiorentinama promis de me donner un instant ; voyez si elle ne serait point arri-vée. » Biondetto sortde lappartement. Mes hôtes na-vaient point encoreeu le temps de sé-tonner de la bizarre-rie


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