. Les vacances . elle ne comprit pas comment elle avaitpu les oublier et navait jamais éprouvé le désirden parler. En approchant du château, MM. de Rugès et deTrajpi recommandèrent encore aux enfants de nepas parler à Mme de Rosbourg du retour de Le-comte, avant quils le lui eussent appris eux-mêmesavec ménagement, de crainte du saisissement quepouvait occasionner cette espérance. « Car, dit M. de Traypi, il est très possible queM. de Rosbourg et Paul aient pu séchapper deleur côté, comme la fait Lecomte. Daprès le peuquil ma raconté, les sauvages qui les ont pris nesont pas féroces, et ils so


. Les vacances . elle ne comprit pas comment elle avaitpu les oublier et navait jamais éprouvé le désirden parler. En approchant du château, MM. de Rugès et deTrajpi recommandèrent encore aux enfants de nepas parler à Mme de Rosbourg du retour de Le-comte, avant quils le lui eussent appris eux-mêmesavec ménagement, de crainte du saisissement quepouvait occasionner cette espérance. « Car, dit M. de Traypi, il est très possible queM. de Rosbourg et Paul aient pu séchapper deleur côté, comme la fait Lecomte. Daprès le peuquil ma raconté, les sauvages qui les ont pris nesont pas féroces, et ils sont heureux de pouvoirenlever des Européens, qui leur apprennent beau-coup de choses utiles à leur vie sauvage. » Les enfants promirent de ne rien dire qui pûtattrister ou émouvoir Mme de Rosbourg, et ilsrentrèrent chez eux, Léon heureux déchapper auxreproches de son père, tous les autres fort préoc-cupés des espérances que devait éveiller le retourde Lecomte. ^ VI NAUFRAGE DE SOPHIE. dans notre cabane, ^ uand les enfants purent■^ se trouver seuls, ils de-^ mandèrent à Sophie deleur raconter son nau-frage. « Allons, dit Jacques,nous j serons bien tran-quilles , personne ne nous dérangera, et nousne craindrons pas que Mme de Rosbourg nousentende. » Les enfants trouvèrent lidée bonne et coururenttous à leur petit jardin. Jacques, qui avait couruplus fort que les autres, les reçut à la porte de sacabane : chacun se plaça de son mieux, les uns sur 118 LES VACANCES les chaises et les tabourets, les autres sur la tableet par terre. On avait installé Sophie dans unfauteuil, et elle commença au milieu dun grandsilence. (c Jétais bien petite, car javais à peine quatreans, et javais tout oublié; mais, à force de cher-cher à me rappeler, je me suis souvenue de biendes choses, et entre autres de la visite dadieu queje vous ai faite avec mon pauvre petit cousin Paul,maman et ma tante dAubert. CAMILLE. Ton papa était parti, je crois? SOPHIE.


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