Nouveau voyage aux isles de l'Amérique ... . eux dernièresliannesque je viensde décrire ont leurs partifans. Quelques-uns préfèrent la féconde a la première ,& ne manquent pas de raifons pour fou-tenir leur opinion, que les autres com-battent puilTamment. Comme je naipoint acheté aux Ecoles de Médecine ledroit de juger bien ou mal de touteschofes , je me garderai bien de rien dé-cider fur cette difputc j &c en attendantqu ils saccordent 3 je vais décrire un ar-bre dont !c fruit guérit parfaitement lesmoifures des ferpens les plus dangereux;& dont la vertu neft conteftée de per-No;xcjefonne. Je
Nouveau voyage aux isles de l'Amérique ... . eux dernièresliannesque je viensde décrire ont leurs partifans. Quelques-uns préfèrent la féconde a la première ,& ne manquent pas de raifons pour fou-tenir leur opinion, que les autres com-battent puilTamment. Comme je naipoint acheté aux Ecoles de Médecine ledroit de juger bien ou mal de touteschofes , je me garderai bien de rien dé-cider fur cette difputc j &c en attendantqu ils saccordent 3 je vais décrire un ar-bre dont !c fruit guérit parfaitement lesmoifures des ferpens les plus dangereux;& dont la vertu neft conteftée de per-No;xcjefonne. Jen puis parler comme témoinferpent. oculaire , men étant fervi pour guérirun Nègre de notre habitation de la Mar-tinique > qui avoit été mordu à la jambepar un ferpent très-gros. Larbre quiporte ces fruits vient de lIfthmc de Da-rien. On trouve dans cet endroit-la desferpens extrêmement venimeux , quonappelle ferpens à fonnette , parce quils Tarn -j -P&& - 23-j< JSFcrux^ d& S&r&etvt. Françoifes de V Amérique. 235 ,« ont au bas de la queue un peau roulée , \6y6%féche comme un parchemin , qui fait dubruit pour peu quils fe remuent, ce quifert ï les faire découvrir. Nonobftantcet avertiffement, plulieurs Flibuftiersqui traverfoient cet Ifthme pour gagnerla mer du Sud où ils alloienc fane lacourfe , furent mordus par ces ferpens ,& feroienr péris infailliblement, fi lesIndiens qui les accompagnoient ne leurenflent fait connoître le remède uniquequon peut apporter aux morfures de cesfortes de ferpens , dont le venin eft fipuiiTant & fi vif, quil tue en moins detrois ou quatre heures ceux qui en fontinfeftez. Je ne fçai pas comment les Indiensappellent cet arbre, ni fi le Père Plumierou quelque autre Boranifte la baptifé &enrôlé dans quelque régiment darbresfupofezde même efpece. Pour nous au-tres qui ne cherchons pas tant de façons,fans nous embarafTer du nom de lar-bre nous nous contentons dnppeîlerfon fruit noix de ferpent. On feroit
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