. La comédie humaine. oduisait des luisants satmés. Campédès le commencement de la messe sous le porche, il exa-mina léglise en regardant tous les chrétiens, mais plusparticulièrement les chrétiennes qui trempaient leurs doigtsdans leau samte. Une voix intérieure cria : «Le i;oi7à /» à Modeste quandelle arriva. Cette redingote et cette tournure essentielle-ment parisiennes, cette rosette, ces gants, cette canne, leparfum des cheveux, rien nétait du Havre. Aussi, quandLa Brière se retourna pour cxammcr la grande et fièrcnotaresse, le petit notaire et \e paquet (expression consa-crée entre femme


. La comédie humaine. oduisait des luisants satmés. Campédès le commencement de la messe sous le porche, il exa-mina léglise en regardant tous les chrétiens, mais plusparticulièrement les chrétiennes qui trempaient leurs doigtsdans leau samte. Une voix intérieure cria : «Le i;oi7à /» à Modeste quandelle arriva. Cette redingote et cette tournure essentielle-ment parisiennes, cette rosette, ces gants, cette canne, leparfum des cheveux, rien nétait du Havre. Aussi, quandLa Brière se retourna pour cxammcr la grande et fièrcnotaresse, le petit notaire et \e paquet (expression consa-crée entre femmes), sous la forme duquel Modeste sétaitmise, la pauvre enfant, quoique bien préparée, reçut-elle MODESTE MIGNON. I 3 3 un coup Violent au cœur en voyant cette poétique figure,illuminée en plein par le jour de la porte. Elle ne pouvaitpas se tromper; une petite rose blanche cachait presquela rosette. Ernest reconnaitrait-iI son inconnue affubléedun vieux chapeau garni dun voile mis en double?.... Modeste eut si peur de la seconde vue de lamour, quellese fit une démarche de vieille femme. — Ma femme, dit le petit Latournelle en allant à saplace, ce monsieur nest pas du Havre. — 11 vient tant détrangers, répondit la notaresse. — Mais les étrangers, dit le notaire, viennent-ils jamais 1 34 SCEiNES DE LA VIE PRIVEE, voir notre église qui nest pas âgée de plus de deuxsiècles ? Ernest resta pendant toute la messe à la porte, sansavoir vu parmi les femmes personne qui réalisât ses espé-rances. Modeste, elle, ne put maîtriser son tremblementque vers la fin du service. Elle éprouva des joies quelleseule pouvait dépeindre. Elle entendit enfin sur les dallesle bruit dun pas dhomme comme il faut; car, la messeétait dite, Ernest faisait le tour de léglise où il ne setrouvait plus que les dilettanti de la dévotion qui devinrentlobjet dune savante et perspicace analyse. Ernest remar-qua le tremblement excessif du paroissien dans les mainsde la


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