Le Monde moderne . ant sa route à travers les siè que mon corps na pas changédurant ces dix ans? Pourquoi mon âmenaurait-elle pas le droit de changeraussi ? — Mais ce nest pas de ton bonheur,cest de voire bonheur que je parle. Tafemme?... Ta fille?... — Elles vont bien, merci 1 Les as-tuvues ? — Non, et je ne me sens pas le cou-rage de les voir. De quoi parlerions-nous? — De moi. Tu les ])Iaiiulrais. Tudirais à ma femme quelle méritaitmieux. Car tu le penses, nécessaire-ment? Tout le monde le pense, dail-leurs. Elle est si noblement résignée ! In éclat de rire, diaboli(|uc, pénibleà


Le Monde moderne . ant sa route à travers les siè que mon corps na pas changédurant ces dix ans? Pourquoi mon âmenaurait-elle pas le droit de changeraussi ? — Mais ce nest pas de ton bonheur,cest de voire bonheur que je parle. Tafemme?... Ta fille?... — Elles vont bien, merci 1 Les as-tuvues ? — Non, et je ne me sens pas le cou-rage de les voir. De quoi parlerions-nous? — De moi. Tu les ])Iaiiulrais. Tudirais à ma femme quelle méritaitmieux. Car tu le penses, nécessaire-ment? Tout le monde le pense, dail-leurs. Elle est si noblement résignée ! In éclat de rire, diaboli(|uc, pénibleà entendre, accompagnait ces celte conversation, si étrange-ment cynique , si nouvelle dans labouche dHector, me plongeait dans lastupeur et me donnait limpression quejavais devant moi un inconnu, (^c mau-vais mari avait-il été un hypocrite |)en-(lanl la moitié de sa vie? .Ma\ail-iltrom|)é pendant vingt ans? Jessayaiun clfort suprême : je lui demandai : LIAISON 1) lIKCToli. ;Mon pauvre ami, est-ce bien toi qui me disais, lorsque ta fille est venueau monde : Je sens que je vais trop laimer et jai peur que ma femme ensoit jalouse ! » Tu ne laimes donc plus,la petite Suzetle? 1) IIKCTÔH Comme si je lavais lrappé au cœur,il porta les mains à sa poitrine en bal-butiant : — Ma fille Ma lillc!... Tu ne Tiens, laisse-nioi : tu m assas-sines !... .le nosai le retenir. Tout t-ehi étaitsi mystérieux que mon rôle dami deve-nait intolérable. Je partis le lendemain,fort déconcerté, et je revins à Paris oii,bientôt, jentendis parler de ?• la liai-son » dHector. .Aux premiers jours de mai, lapparte-ment des Fosseniaf;ne étaitencore lermé.Puis, juste au moment où Paris allaitdevenir désert, on apprit quun juge-ment de séparation — en faveur de lamarquise naturellement —venait dêtrerendu. Lhiver suivant la trouva instal-lée dans un entresol modeste, avec unevieille parente. Ille voyait peu do mon


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