Petits contes . , comme elle ne vivait que pour le voir pen-dant le jour, que pour lattendre pendant la nuit,que pour le saluer à Taurore, que pour le chanterau printemps, Tadmirer en été, le bénir enautomne, le pleurer pendant Thiver, laimer entout temps; la pauvre femme, le voyant disparaîtreainsi tout à coup, brusquement, sans savoir où ilallait, sans savoir sil reviendrait, la pauvre femmeest morte pendant Téclipse, morte de jalousie, dedésespoir et damour. Elle était morte depuis une seconde à peine,que le soleil, dégagé de son innocente rencontreavec la terre, poursuivait tranquillement
Petits contes . , comme elle ne vivait que pour le voir pen-dant le jour, que pour lattendre pendant la nuit,que pour le saluer à Taurore, que pour le chanterau printemps, Tadmirer en été, le bénir enautomne, le pleurer pendant Thiver, laimer entout temps; la pauvre femme, le voyant disparaîtreainsi tout à coup, brusquement, sans savoir où ilallait, sans savoir sil reviendrait, la pauvre femmeest morte pendant Téclipse, morte de jalousie, dedésespoir et damour. Elle était morte depuis une seconde à peine,que le soleil, dégagé de son innocente rencontreavec la terre, poursuivait tranquillement saroute; mais il était trop tard : tout ce drame étaitfini, et limmortel époux, tout à lheure encore 2 H L ECLIPSE Tobjet dun si violent amour, ne frappa plus deses rayons que des yeux éteints et fermés. Oui, ilfallait que la pauvre femme fût bien morte, car cetriste et calme rayon de soleil qui se posa sur elle,comme pour lui demander pardon de cette absenceinvolontaire, ne la réveilla pas!. LE VOYAGE IMAGINAIRE (i83o) LA PECHE
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