Mémoires de littérature tirez des registres de l'Académie royale des inscriptions et belles lettres, depuis le renouvellement de cette Académie jusqu'en 1705 . on des payens. „ . , Ceft un fentiment commun & receu dans 1 antiquitépar ce vers fi connu de Pétrone, «Se quaprès luy le poèteffà, l. j, Stace a rapporté, lorfquil fait dire à Capanée:Primus in orbe Deos fecit par un effet de cette crainte , les mortelstouchez de leurs propres miféres , rendirent un culte er-vile & fuperftitieux aux objets qui leur eftoient ,& pour sen garantir , ou en détourner les fuites,
Mémoires de littérature tirez des registres de l'Académie royale des inscriptions et belles lettres, depuis le renouvellement de cette Académie jusqu'en 1705 . on des payens. „ . , Ceft un fentiment commun & receu dans 1 antiquitépar ce vers fi connu de Pétrone, «Se quaprès luy le poèteffà, l. j, Stace a rapporté, lorfquil fait dire à Capanée:Primus in orbe Deos fecit par un effet de cette crainte , les mortelstouchez de leurs propres miféres , rendirent un culte er-vile & fuperftitieux aux objets qui leur eftoient ,& pour sen garantir , ou en détourner les fuites, lis le li-ront des dieux imaginaires. • . ^Ainfi ils confacrérent des autels, & érigèrent des tem-ples à ia Peur, à la Pâleur, à la Fièvre, à la Vielleïfe , a la Bièn-toft lintérêt, lamour propre, les autres pâmons ;& les vices mefmes, leur firent inventer des dtvimtez bi-garres & différentes par leurs titres, leurs attributs & leursfigures. Les hommes, les animaux juiquanx plus vils ôcSes chofes inanimées devinrent lobjet de leur culte. tnz£u chacun fe forgea des dieux fuivant fon caprice :. DE LITTERATURE; 445 Jam fibi qui/que deos avido certamine fingit : xîit le mefme Pétrone. Le nombre en fut û grand , que Varron en comptoit jufquà fix mille , dont il y avoit trois .cent Jupiter : & Pline dit que le ciel fe trou voit plus peu- L _, ch _., plé de dieux que la terre ne ieftoit dhommes. Quam- obrem major ctzlitum popuîus eùam quam liominum intelligi potefl , cum finguli quique ex femetipfis totidcm dcos fa~ ciant. Cette multiplicité de dieux prefque à linfini, quelIJo-laftrie non feulement des villes & des nations entières,mais de chaque particulier avoit introduite dans le Paga-nifme , feroit fans doute une matière trop vafte pour uneffîmple differtation. De cette idée lî générale jen ay détaché un feul fujet<îan5 lequel je me fuis renfermé. Cefl concernant le culteque les Anciens ont rendu au dieu Bonus EyentusM bo
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