Le diable amoureux, roman fantastique . e pour que jepusse me livrer à un amusementaussi vain. Je mé-chappe et gagne un des bouts de la feuillée, cher-chant un endroit où je pusse masseoir et rêver. Un caquet très-bruyant me distrait, et arrêtepresque malgré moi mon attention. Deux voixse sont élevées derrière moi. « Oui, oui, disaitlune, cest un enfant de la planè entreradans sa maison. Tiens, Zoradille, il est né le troismai à trois heures du — Oh ! vraiment, Lélagise, répondait lautre,malheur aux enfants de Saturne, celui-ci a Jupi-ter à lascendant, Mars et Mercure en conjonc


Le diable amoureux, roman fantastique . e pour que jepusse me livrer à un amusementaussi vain. Je mé-chappe et gagne un des bouts de la feuillée, cher-chant un endroit où je pusse masseoir et rêver. Un caquet très-bruyant me distrait, et arrêtepresque malgré moi mon attention. Deux voixse sont élevées derrière moi. « Oui, oui, disaitlune, cest un enfant de la planè entreradans sa maison. Tiens, Zoradille, il est né le troismai à trois heures du — Oh ! vraiment, Lélagise, répondait lautre,malheur aux enfants de Saturne, celui-ci a Jupi-ter à lascendant, Mars et Mercure en conjonctiontrine avec Vénus. 0 le beau jeune homme! quelsavantages naturels! quelles espérances il pourraitconcevoir ! quelle fortune il devrait faire ! » ioO LE DIABLE AMOUREUX. Je connaissais lheure de ma naissance, et jelentendais détailler avec la plus singulière pré-cision. Je me retourne et fixe ces babillardes. Je vois deux vieilles Égyptiennes moins assisesquaccroupies sur leurs talons. Un teint plus. quolivâtre, des yeux creux et ardents, une bou-che enfoncée, un nez mince et démesuré qui,partant du haut de la tête, vient en se recourbanttoucher au menton ; un morceau détoffe qui futrayé de blanc et de bleu tourne deux fois au-tour dun crâne à demi pelé, tombe en échappe LE DIABLE AMOUREUX. 151 sur lépaule, et de là sur les reins, de manièrequils ne soient quà demi nus ; en un mot, desobjets presque aussi révoltants que ridicules. Je les aborde. «Parliez-vous de moi, mesdames?leur dis-je, voyant quelles continuaient à mefixer et à se faire des — Vous nous écoutiez donc, seigneur cava-lier? — Sans doute, répliquai-je ; et qui vous a sibien instruites de lheure de ma nativité?... — Nous aurions bien dautres choses à vousdire, heureux jeune homme : mais il faut com-mencer par mettre le signe dans la main. — Quà cela ne tienne, repris-je, et sur-le-champ je leur donneun doublon. — Vois, Zoradille,dit l


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