. Le manoir des Boishaël . va-t-elle faire maintenant? » A ce moment-là, Mme de Boishaël ouvrait laporte, apportant, sans façon, le potage, parce quePierrette nétait pas revenue de chez la couturièreoù elle était allée porter la robe de satin et lesdentelles. « Quas-tu, mon enfant? » Elle partagea vivement le chagrin de la pauvrepetite, dont la vie avait été jusque-là si renfer-mée, quelle sétait emparée avec enthousiasmede la première perspective de plaisir qui se pré-sentait. « Si seulement, disait la fillette, javais dû yrenoncer ce matin! mais Raymonde ma rassuréesur la crainte de paraître


. Le manoir des Boishaël . va-t-elle faire maintenant? » A ce moment-là, Mme de Boishaël ouvrait laporte, apportant, sans façon, le potage, parce quePierrette nétait pas revenue de chez la couturièreoù elle était allée porter la robe de satin et lesdentelles. « Quas-tu, mon enfant? » Elle partagea vivement le chagrin de la pauvrepetite, dont la vie avait été jusque-là si renfer-mée, quelle sétait emparée avec enthousiasmede la première perspective de plaisir qui se pré-sentait. « Si seulement, disait la fillette, javais dû yrenoncer ce matin! mais Raymonde ma rassuréesur la crainte de paraître gauche qui me tourmen-tait, ma dit aussi quelle savait que parmi lespersonnes que je rencontrerais, certainement ily en avait de bonnes et aimables. Alors je mesuis laissée aller à la joie et voilà que toutmanque ! — Calme-toi, ma petite chérie, les choses sar-rangeront peut-ê Essuie tes yeux. 11 fautque jaille prévenir ton père que le dîner est servi,tu sais quil aime Quas-tu donc, mon enfant ? LES ROSES DE l/lSOLIA. 45 — Cela mesl bien égal, ce quil aime! sécriaBertrane. — Chut ! mon enfant, dit vivement Mme de Bois-haël, ce nest pas à toi à blâmer ton père, à Le malheur de toute sa vie est davoirperdu si jeune ses parents, qui lui auraient donnéune direction. » Pierrette venait de rentrer et sa maîtresse len-voya avertir M. de Boishaël. Le repas fut languis-sant, on se sépara de bonne heure. Bertrane, qui couchait dans la chambre de samère, put voir celle-ci entourer dun paravent satable de travail afin que la lumière ne gênât pas lajeune dormeuse, qui toutefois, sétant réveillée aumilieu de la nuit, constata que la lampe brûlaittoujours. Le lendemain, la peinture dun éventailrécemment commencé était terminée. Dans la matinée Mme de Boishaël écrivit àMme Dentérac, car elle avait promis à son mari dene jamais franchir le seuil de sa maison : « Ma chère Louise, « Jai pens


Size: 1275px × 1959px
Photo credit: © Reading Room 2020 / Alamy / Afripics
License: Licensed
Model Released: No

Keywords: ., bookcentury1800, bookdecade1890, bookidlemanoirde00, bookyear1897