. Gazette des beaux-arts . ppré-cie Raphaël, ce grandpeintre ayant eu leprivilège de résumeren lui toute la pein-ture et den être lapersonnification la plus liante, ou du moins la plus brillante, la pluscomplète. Il est remarquable, en effet, que ladmiration pour Raphaël atoujours grandi ou diminué, selon que le véritable sentiment de lartsest fortifié ou affaibli. Au xvi= siècle, linfluence de Raphaël fut à peuprès nulle dans notre pays; la peinture française dérivait alors de lécolede Fontainebleau, et bien que Primatice fût un élève de Jules Romain,lhéritage du premier maître sétait si bien


. Gazette des beaux-arts . ppré-cie Raphaël, ce grandpeintre ayant eu leprivilège de résumeren lui toute la pein-ture et den être lapersonnification la plus liante, ou du moins la plus brillante, la pluscomplète. Il est remarquable, en effet, que ladmiration pour Raphaël atoujours grandi ou diminué, selon que le véritable sentiment de lartsest fortifié ou affaibli. Au xvi= siècle, linfluence de Raphaël fut à peuprès nulle dans notre pays; la peinture française dérivait alors de lécolede Fontainebleau, et bien que Primatice fût un élève de Jules Romain,lhéritage du premier maître sétait si bien altéré ou corrompu à la se-conde génération, quil en était presque devenu méconnaissable. Duranttoute cette période de notre histoire, on ne voit dans lœuvre de nosartistes, à part la naïveté gauloise des Clouet, que des lignes serpen-tines et des mouvements contrastés, des figures qui se tourmentent pourêtre gracieuses, ou qui se tordent pour être fières. La désinvolture sertIV. 23. 194 GAZETTE DES BEAUX-ARTS. de pantomime et tient lien dexpression. Jean Cousin semble venu toutexprès pour accommoder Michel-Ange au tempérament français, pourmettre à la portée de tout le monde le Jugement dernier. Fréminet seboursoufle au souvenir de la chapelle Sixtine ; Germain Pilon chiflonnele marbre, Jean Goujon lassouplit et lallonge à limitation des élégantessveltesses du Parmesan. Ainsi, toute la renaissance française, faute davoirreçu la saine tradition de Raphaël, ségare dès son commencement; elledébute par une décadence. Cest seulement au xvu siècle que, parmi nous, le goiJt pour Raphaëlcommence à naître. Alors se produisent les deux plus grands peintres denotre école, Eustache Lesueur et Nicolas Poussin. Lun se rattache par unesecrète parenté de génie au peintre dErbin ; lautre, trouvant Raphaëlaussi supérieur aux modernes quil lui paraît inférieur aux- anciens , nefait que traverser les Chambres et les Loges pour r


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