Gazette des beaux-arts . on en retrouverait ailleurs quel-ques accents. Il lui reste à dégager dune façon plus nette sa propre per-sonnalité, et surtout à dépouiller complètement linfluence de son maître,M. Couture. Ces airs de tête maladifs, ces regards dâmes blasées, ceschairs affadies par la débauche dont les Romains de la décadence offrentles modèles, on est fâché de les retrouver sous la main de M. Puvis deChavannes, en des sujets où nont que faire de telles imitations dun goûtfaux et malsain. Lexécution surtout trahit les leçons du maître. Le dis-ciple trop docile sapercevra bien vite, p


Gazette des beaux-arts . on en retrouverait ailleurs quel-ques accents. Il lui reste à dégager dune façon plus nette sa propre per-sonnalité, et surtout à dépouiller complètement linfluence de son maître,M. Couture. Ces airs de tête maladifs, ces regards dâmes blasées, ceschairs affadies par la débauche dont les Romains de la décadence offrentles modèles, on est fâché de les retrouver sous la main de M. Puvis deChavannes, en des sujets où nont que faire de telles imitations dun goûtfaux et malsain. Lexécution surtout trahit les leçons du maître. Le dis-ciple trop docile sapercevra bien vite, pour peu quil traite encore deuxou trois œuvres décoratives, combien cette exécution fouettée le serviraitmal. Les meilleures parties de ses tableaux sont celles quil a peintesdune pâte solide et serrée : dans tous les deux, le paysage; dans Bellum,lenfant mort, la captive liée à larbre, les chevaux et les cavaliers; dansConcordia, le groupe placé autour du laurier-rose. Mais la vieille mère. 210 GAZETTE DES BEAUX-ARTS. qui occupe le premier plan de la Guerre, la captive dont lesjambes sen-veloppent dune draperie verte, et le guerrier au repos du tableau de laPaix, portent les traces dune exécution hâtive, négligée, hésitante. Il ya même, tout au premier plan de cette composition, une femme accroupieprès dune chèvre qui pourrait faire craindre que le pinceau de M. Puvisde Ghavannes ne se laisse entraîner à une manière lourde et noire. Sauf latache que nous signalons, la couleur générale se tient avec assez de bon-heur dans les tons clairs et lins de la fresque. Et toutefois laspect lai-teux des chairs de femmes nous rappelle encore trop quelles sont sortiesdun atelier où lon met volontiers sa gloire à peindre de gigantesquespierrots. La fresque et la détrempe peuvent prétendre à une couleur plusvraie, plus voisine de la nature; elles ont su en dautres mains trouver,dans lemploi des ocres, des tons ambrés dune étoffe plus riche e


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