. Les bons enfants . il sortit en larefermant avec violence. Un petit cri doux, mais LES BONS ENFANTS 151 aigu, se fit entendre. Lamalice regarda doù ilavait pu venir, et aperçut une souris dont la pattese trouvait prise dans la porte et qui se débattaitvainement pour se dégager. Un cri plaintif luiéchappait par moments; Lamalice courut à elle,entrouvrit la porteet la mit en liberté;mais, la douleurlempêchant de sesauver, Lamalice laprit et vit sa petitepatte sanglante et àmoitié coupée. « Pauvre petitebête ! comme ellesouffre ! Cousine,donnez-moi, jevous prie, de lhuilede mille-pertuis. — Pou


. Les bons enfants . il sortit en larefermant avec violence. Un petit cri doux, mais LES BONS ENFANTS 151 aigu, se fit entendre. Lamalice regarda doù ilavait pu venir, et aperçut une souris dont la pattese trouvait prise dans la porte et qui se débattaitvainement pour se dégager. Un cri plaintif luiéchappait par moments; Lamalice courut à elle,entrouvrit la porteet la mit en liberté;mais, la douleurlempêchant de sesauver, Lamalice laprit et vit sa petitepatte sanglante et àmoitié coupée. « Pauvre petitebête ! comme ellesouffre ! Cousine,donnez-moi, jevous prie, de lhuilede mille-pertuis. — Pour quoi faireenfant? Tu sais quejen ai bien peu etque je la ménage. — Cousine, cest pour en mettre quelques gouttesà cette pauvre souris, qui a eu la patte écraséedans la porte. — Tu crois que je vais user mon huile pourune souris ! Jette cette vilaine bête ! quelle seguérisse comme elle pourra! » Lamalice ne répondit pas ; dans la chambre àcôté, quelques parcelles de beurre restaient sur. « Tu me payeras ton sourire insolent! « 152 LES BONS ENFANTS une assiette; elle les ramassa, les mit délicate-ment sur la patte malade de la souris, et lenve-loppa d\m petit chiffon (pii traînait dans un coin;puis elle la posa à terre. (c Lamalice! » dit une petite voix fïatée. Lamalice se retourna de tous côtés et ne vit rien. « Lamalice! répéta la même petite voix. — Qui donc mappelle? je ne vois personne ,ditLamalice avec surprise. — Par ici! en bas, à tes pieds », dit la petitevoix. Lamalice regarda à ses pieds, et ne vit que lasouris, qui la regardait fixement. « Cest moi qui tappelle, dit la souris; je teremercie de mavoir délivrée, davoir soulagé masouffrance, au lieu de me tuer, comme lauraientfait tant dautres. Je veux te témoigner ma re-connaissance; demande-moi ce que tu voudras,je te laccorderai. LAMALICE. Vous êtes donc fée, petite souris, que vousparlez si bien? LA SOURIS. Oui, je suis fée, et je peux beaucoup. LAMALICE.


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