Oeuvres illustrées de George Sand . n était là lorsquun murmure de chu-chotements et de rires étoufiés se fit entendre derrièrela porte, et les deux demoiselles dont on avait auguré ladestinée, se présentèrent, fort peu occupées des châteauxen Espagne que leurs mères venaient de leur bâtir. Mai-gré les éloges réciproques que ces dames avaient échan-gés sur le compte de leurs filles, elles nétaient remai-(|uables par leur beauté, ni lune ni lautre. Elvire deCharmois était une grosse personne asstîz bien faite,fraîche, et vêtue avec recherche, grâce aux soins de samère,qui la tenait toujours sou


Oeuvres illustrées de George Sand . n était là lorsquun murmure de chu-chotements et de rires étoufiés se fit entendre derrièrela porte, et les deux demoiselles dont on avait auguré ladestinée, se présentèrent, fort peu occupées des châteauxen Espagne que leurs mères venaient de leur bâtir. Mai-gré les éloges réciproques que ces dames avaient échan-gés sur le compte de leurs filles, elles nétaient remai-(|uables par leur beauté, ni lune ni lautre. Elvire deCharmois était une grosse personne asstîz bien faite,fraîche, et vêtue avec recherche, grâce aux soins de samère,qui la tenait toujours sous les armes, [)rête à passerla revue des épouseurs. Mais quelque effort dimaginationque fît madame de Charmois pour échapper à une tristeréalité, Elvire ressemblait à M. de Charmois dune façondésespérante. Elle avait son esprit lourd et commun,* etmême il semblait que sa plivsionomie eût hérité de toutela mauvaise humeur que 1 un des auteurs de ses joursavait occasionnée à lautre. Mai \c et Elvire. Mnrio dp Roussar tl;iil moins îchc et moins bientournco que sa rompaiinc ; mais sans être jolie, elle étaitinfiniment a;iréable. Pâle, un peu maigre, la taille un peugrêle et voûtée, le menton un peu long, elle navait devraiment beau que les yeux et les cheveux ; mais lexpres-de sa physionomie était si pure et si intéressante, son re-gard et son sourire témoignaient dune ame si sensible etsi généreuse, quil était imp^ssible de la regarder et decauser quelques instants avec elle sans la trouver char-mante et sans désirer son estime et son affection. Quoiquelle Tût souvent rêveuse, elle était fort gaie encet instant, ainsi que sa compa2;ne, lennuyée et pesanteElvire. lorsquelles entrèrent dans le grand — Maman , dit Marie, dun ton ([uelle seflorçait derendre calme et dégagé, mais qui ne savait pas mentir,même en plaisantant, voici deux dames de la ville quivous demandent de les présenter à le


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