. La Bibliothèque des Aveugles . les. quand le souvenir dés beaux jours dautrefoisfera naître des regrets dans votre cœur, pensezquil est une prison plus sombre et plus silen-cieuse que la vôtre, où le soleil ne pénètrejamais et où nulle voix humaine ne peut selaire entendre. » Mais cest ce môme religieuxqui. parlant de ses livres Braille, entonne uneautre fois ce véritable chant de délivrance :« Ma vie est toute changée, jai des mon malheur, je me sens revivre. Cenest plus cet affreux isolement, cette longuenuit décourageante, ce silence de mort, voisindu tombeau, mais cesl l
. La Bibliothèque des Aveugles . les. quand le souvenir dés beaux jours dautrefoisfera naître des regrets dans votre cœur, pensezquil est une prison plus sombre et plus silen-cieuse que la vôtre, où le soleil ne pénètrejamais et où nulle voix humaine ne peut selaire entendre. » Mais cest ce môme religieuxqui. parlant de ses livres Braille, entonne uneautre fois ce véritable chant de délivrance :« Ma vie est toute changée, jai des mon malheur, je me sens revivre. Cenest plus cet affreux isolement, cette longuenuit décourageante, ce silence de mort, voisindu tombeau, mais cesl la résurrection, cest leretour à lu vie, à la lumière, à la liberté deF intelligence ; cest la joie du captif qui voittomber ses fers! » Cest grâce encore aux livres blancs que lapoésie; dun Pierre Loti vient pénétrer et char-mer cet autre aveugle sourd : « Ce que jaisavouré avec le plus de délices, parmi lesonze volumes que jai reçus de la Bibliothèque,cest Mon frère Yves, de Loti. Jai versé bien. AVEUGLE LISANT UN DES 50 000 VOLUMESDE LA BIBLIOTHÈQUE BRAILLE. Les Bienfaits des « Livres blancs ». 121 des larmes en lisanl ces chapitres qui évo-quaient en moi de bien chers souvenirsdenfance : ces chaumières si proprettesme rappelaient la petite maison quhabitaitgrandmère et où je suis né; je me souviensquautrefois, assis au coin du feu, dans legrand fauteuil de bois, jai écouté chanter legrillon; jai mangé de cette excellente soupe decrêpes que Loti mangea en arrivant dans lepays dYves; jai dormi dans ces grands litsclos. Et ces physionomies, ces manières, cesexpressions si pures et si naïves de vieillesfemmes, de jeunes filles et de jeunes gens queje croyais revoir et dont il me semblaitentendre la voix!... Et ces vieux calvaires, cesajoncs fleuris, ces landes, ces bois, ce murmuredu vent dans les feuillages, ces promenadessur la grève à marée basse où lon ramasse desberniques que lon mange tout frais avec dupain beurré! Tout
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