Nouvelle histoire de Lyon et des provinces de Lyonnais, Forez, Beaujolais, Franc-Lyonnais et Dombes . sa coutume, et qui visaientjusquau pouvoir royal, adversaire des chanoines, ses protec-teurs, allié des bourgeois, ses ennemis. Aux yeux du peuple, leroi de France était, pour cela même, son ennemi à lui; et lesuccès obtenu par lÉglise apparaissait comme une victoiredécisive du prolétariat contre cet ennemi commun. Ces sentimentséclatèrent dans les bruyantes explosions de joie des artisans etdu menu peuple ; le jour où les officiers de la justice royalefurent expulsés de la ville, la foule se


Nouvelle histoire de Lyon et des provinces de Lyonnais, Forez, Beaujolais, Franc-Lyonnais et Dombes . sa coutume, et qui visaientjusquau pouvoir royal, adversaire des chanoines, ses protec-teurs, allié des bourgeois, ses ennemis. Aux yeux du peuple, leroi de France était, pour cela même, son ennemi à lui; et lesuccès obtenu par lÉglise apparaissait comme une victoiredécisive du prolétariat contre cet ennemi commun. Ces sentimentséclatèrent dans les bruyantes explosions de joie des artisans etdu menu peuple ; le jour où les officiers de la justice royalefurent expulsés de la ville, la foule se répandit par les rues, insul-tant les bourgeois, escortant lécusson aux armes de France,arraché de la maison de Roanne, traîné dans la boue à la queuedun âne, aux applaudissements et aux cris cent fois répétés de :Tout est gagné ! Nous navons plus de roi ! Ces excès imprudents perdirent tout. Larchevêque avait biencompris le danger de ces manifestations; il sefforça den pallierleffet et lit même arrêter le meunier qui avait attaché le blason CHANGEMENT DE MAITRES 563. royal à la queue de son âne. Mais leffet était produit. Cet inci-dent parut une menace pour lautorité el les intérêts de laFrance ; le Conseil du roi jugea indispensable daffermir Tune elles autres ; le Parlement revint sur sa décision ; cassa, le 5 octobrei3o,4i son arrêt du 3 avril de lannée précédente, et les officiersroyaux reprirent possession de la maison de Roanne, pour nela plus quitter désormais. Ce malheureux échec, dû à limprudence populaire, donna uneimpulsion nouvelle à la réaction aristocratique. Les bourgeois, àleur tour, se montrèrent agressifs et menaçants : les droits delEglise furent ouvertement contes-tés, le cloître menacé si sérieusementque les officiers royaux durent fairearborer sur ses portes les panneauxarmoriés, pour le garantir duneattaque à main armée. De mêmeaussi, il fallut une décision royalepour faire respecter les droits in


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