. L'étang des soeurs-grises . ions de mains, des signes de tête, tout ce petit ma-nège connu qui néchappe jamais à personne, et dautant moinsquon semble prendre plus de précautions pour le cacher. Une fois, en entrant dans le salon, elle les vit tous deux assis surle canapé, se parlant de très-près avec beaucoup danimation et unair de confiance, dintimité absolue. Cela lui donna un coup dans le cœur. Honorine, en lapercevant, sétait redressée et éloignée de Ber-trand, avec un embarras visible. — Tu aimes donc bien, ma sœur? lui dit Denise, la premièrefois quelle put lui parler sans témoins, ce


. L'étang des soeurs-grises . ions de mains, des signes de tête, tout ce petit ma-nège connu qui néchappe jamais à personne, et dautant moinsquon semble prendre plus de précautions pour le cacher. Une fois, en entrant dans le salon, elle les vit tous deux assis surle canapé, se parlant de très-près avec beaucoup danimation et unair de confiance, dintimité absolue. Cela lui donna un coup dans le cœur. Honorine, en lapercevant, sétait redressée et éloignée de Ber-trand, avec un embarras visible. — Tu aimes donc bien, ma sœur? lui dit Denise, la premièrefois quelle put lui parler sans témoins, ce qui était toujours rareet difficile. Est-ce que tu te plais plus avec elle quavec moi? — Peux-tu le croire? — Cest que tu semblés presque me fuir. Tu es contraint, gênéavec moi. Elle a plus desprit et plus dexpérience de la vie quemoi. Elle sait, sans doute, te dire mille choses. Moi, je nen saisquune : mon amour! — Oh! Denise! sécria Bertrand, en la prenant dans ses bras, LES DEUX SŒURS l;»3. Denise restait froide, et ses grands yeux baisses ^emplissaient do peux-tu le penser?... Je tadore, je taime, comme je nai jam. saimé, comme je naimerai jamais! Denise restait froide, et ses grands és semplissaient de larnic:s. --Vois-tu, coiitinua-t-il, violemment é, cest pour toi, p nir 2525°* Lir. le salut de notre Il paraît quon nous surveillait, que nousavions été imprudents sans le Il nen put dire davantage. Honorine arriva tout à coup suivie dune troupe de dames, et lesdeux amants durent se taire. Il nétait que temps ! Bertrand, touché de la tristesse de Denise, allait tout luiraconter. Le soir même, il lui adressa une lettre, pour lui expliquer lavérité, mais, en écrivant, il eut le temps de réfléchir, il se rappelasa promesse. 8a lettre sen ressentit. Elle nétait pas claire et franche commedhabitude. La contrainte nallait pas à sa nature, loyale. Cependant, il déclara à Denise quon av


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