. Contes mauve . u cercle que les pieds de lenfant avaient tracé, puis se mit à rouler tout seul. La fillette était émerveillée. La Boule roulait à fort raisonnable allure, délibérément, sans hésitation ni à-coups. A trois pas derrière, la fillette suivait, angoissée : LA FILLE AUX LOUPS. 23 « Mon beau Jade! oh, monDieu, pourvu que je ne te perdepas .. que deviendrais-je? pen-sait-elle. Au bout dun instant, elle serassura : la pierre magiqueévitait ronces, halliers, contour-nait les souches, les cailloux,suivait de préférence les ren-tiers. Elle ne laissait nulle tracesur le sol quelle effleur


. Contes mauve . u cercle que les pieds de lenfant avaient tracé, puis se mit à rouler tout seul. La fillette était émerveillée. La Boule roulait à fort raisonnable allure, délibérément, sans hésitation ni à-coups. A trois pas derrière, la fillette suivait, angoissée : LA FILLE AUX LOUPS. 23 « Mon beau Jade! oh, monDieu, pourvu que je ne te perdepas .. que deviendrais-je? pen-sait-elle. Au bout dun instant, elle serassura : la pierre magiqueévitait ronces, halliers, contour-nait les souches, les cailloux,suivait de préférence les ren-tiers. Elle ne laissait nulle tracesur le sol quelle effleurait àpeine, se déplaçant avec lalégèreté dune bulle de savon. Elles traversèrent un espacelibre, fleuri de jacinthes, îleprimevères, danémones, — caron était au printemps, — queles pieds de lenfant bon grémal gré écrasèrent au pas-sage; la Bouleaucune. Après avoirbonne heure,à une clairièredressait, hautlequel la Bousarrêta. Aprèsavoirtournoyésur elle-même,elle sélança. contre Jui, le heurta, retomba sur la mousse aux. pieds de la fillette. 24 CONTES MAUVES DE MA MERE-GRAND. Et celle-ci vit une chose admirable : le chêne souvrit avec lenteur, sans uncraquement, sans un bruit; et un jeune garçon apparut, vêtu comme un fils deroi. Il lui tendit les mains en souriant : — Bonjour, Anémone. La fillette, bouche bée, écarquillait les yeux tout grands. Ravie et apeurée à lafois, elle ne savait trop si elle devait rester ou senfuir. Lémotion dailleurs lui coupait bras et jambes, sans quoi, je crois bien quelleaurait pris celles-ci à son cou. — Bonjour, Anémone, je te fais donc peur ? Larbre avait disparu ; il ny avait plus là quun jeune prince qui savançait, beaucomme le jour. La pauvrette clouée sur place tremblait ainsi que feuille au lui jeta les bras autour du cou, la baisa sur les deux joues : — Bonjour, Anémone, tu ne veux donc pas de moi pour ami ?Ce fut brusquement comme si elle sortait dun rêve. — Oh,


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