Le Monde moderne . enir bredouille. Deux sentiers reliaient le bordj aucamp romain : lun suivait la ri\c gauche de la Tafna, lautre longeait lacrête: jétais venu par le premier, jemen retournai par le second. Il fallait gagner le camp romain, letraverser et de là i-emonter sur la croupeprincipale, que lon suivait jusquaubordj. Celte croupe, ou plutôt celte ramifi-cation de la montagne, inclinée sur laTafna en toit de maison, est flanquéedescarpements, de falaises et de rochesmassives, dont la base disparaît dans unfouillis de buissons, déboulis, de pierreset de quartiers de roches. Impossible


Le Monde moderne . enir bredouille. Deux sentiers reliaient le bordj aucamp romain : lun suivait la ri\c gauche de la Tafna, lautre longeait lacrête: jétais venu par le premier, jemen retournai par le second. Il fallait gagner le camp romain, letraverser et de là i-emonter sur la croupeprincipale, que lon suivait jusquaubordj. Celte croupe, ou plutôt celte ramifi-cation de la montagne, inclinée sur laTafna en toit de maison, est flanquéedescarpements, de falaises et de rochesmassives, dont la base disparaît dans unfouillis de buissons, déboulis, de pierreset de quartiers de roches. Impossible de trouver un site plussauvage que ce coin aride de la qui nest pas rocher sur le versantest cailloux au sommet ; en quelquesendroits, les pentes sont recouvertesdune terre légère, sans consistance,croulanfe, chauve, sur laquelle il nya que quelques arbustes chétivementpoussés. Çà et là des oliviers aux troncs dé-charnés, rabougris, comme convulséspar la souffrance, semblent attester une. longue existence de misère sachevantdans une lente agonie. Je mattardai au camp romain. Après la chaleur accablante de lajournée, un orage était à craindre pourle soir. Déjà le vent sétait levé, le ciel MAT VAIS grAHTS I) IlErRK élait devenu de [)lomb, de grands nuajcescouraient rapidement au-dessus de matète. Quand j eus atteint la ciète, levent avait au;;mcnli dintensité. Main-tenant il souillait en tempête, senyouf-lrant brutalement dans les j,orf;cs, quilremplissait de sourds grondements etdesilllemenls aigus, brusquement inter-rom|)us par des accalmies pendant les-c|uelles la nature, dans un silence demort, semblait attendre un assaut plusterrible. .Mors la tempête reprenaitavecfureur,des brandies sèches et de la terre vo-laient en lair, tandis que des éboulisde cailloux roulaient au fond du troncs des vieux arbres craquaient,agitaient convulsivement leurs hautesbranches à demi chauves, sinclinaientdavantage sur labime. Le soleil a\a


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