. La comédie humaine. it partagé son attention entre la figure impas-sible de Napoléon et les lignes bleues, vertes et rougesdes troupes, en ce moment elle soccupa presque exclusi-vement, au milieu des mouvements rapides et réguliersexécutés par ces vieux soldats, dun jeune officier qui cou-rait à cheval parmi les lignes mouvantes, et revenait avecune infatigable activité vers le groupe à la tête duquelbrillait le simple Napoléon. Cet officier montait un su-perbe cheval noir, et se faisait distinguer, au sein de cettemultitude chamarrée, par le bel uniforme bleu de ciel desofficiers dordonnanc


. La comédie humaine. it partagé son attention entre la figure impas-sible de Napoléon et les lignes bleues, vertes et rougesdes troupes, en ce moment elle soccupa presque exclusi-vement, au milieu des mouvements rapides et réguliersexécutés par ces vieux soldats, dun jeune officier qui cou-rait à cheval parmi les lignes mouvantes, et revenait avecune infatigable activité vers le groupe à la tête duquelbrillait le simple Napoléon. Cet officier montait un su-perbe cheval noir, et se faisait distinguer, au sein de cettemultitude chamarrée, par le bel uniforme bleu de ciel desofficiers dordonnance de fempereur. Ses broderies pé-tillaient si vivement au soleil, et laigrette de son schako LA FEMME DE TRENTE ANS. 3 étroit et long en recevait de si fortes lueurs, que les spec-tateurs durent le comparer à un feu follet, à une âme in-visible chargée par lempereur danimer, de conduire cesbataillons dont les armes ondoyantes jetaient des flammes,quand, sur un seul signe de ses jeux, ils se se rassemblaient, tournoyaient comme les ondes dungouffre, ou passaient devant lui comme ces lames lon-gues, droites et fiantes que fOcéan courroucé dirige surses rivages. Quand les manœuvres furent terminées, lofïicier dor-donnance accourut à bride abattue, et sarrêta devantfempereur pour en attendre les ordres. En ce moment, l4 SCÈNES DE LA VIE PRIVEE. il était à vingt pas de Julie, en face du groupe impérial,dans une attitude assez semblable à celle que Gérard adonnée au général Rapp dans le tableau de la BatailledAusterlitz*. Il fut permis alors à la jeune fille dadmirerson amant dans toute sa splendeur militaire. Le colonelVictor dAiglemont, à peine âgé de trente ans, était grand,bien fait, svelte; et ses heureuses proportions ne ressor-taient jamais mieux que quand il employait sa force àgouverner un cheval dont le dos élégant et souple parais-sait plier sous lui. Sa figure mâle et brune possédait cecharme mexplicable quune parfai


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