. . forte quaprès mille plaintes qu*il fit à lobjet ima-ginaire de fa palTion; ii perdit fes forces, & nen pouvant plus, ilfe laifla tomber, à ce quon dit, fur lherbe, oîiil feconfuma peuà peu ; tout ainfi que la cire qui fe fond auprès dun petit feu , & larofce du matin auxfoibles rayons du Soleil qui feleve: & quand lamort luy eut fermé les yeux, les Naïades fes foeurs en portèrent undeiiil extrême: & comme on fepreparoit de mettre fon corps dansle bufcher, au lieu de corps on ne trouva quune fleur qui confervafon nom. Nous appreno
. . forte quaprès mille plaintes qu*il fit à lobjet ima-ginaire de fa palTion; ii perdit fes forces, & nen pouvant plus, ilfe laifla tomber, à ce quon dit, fur lherbe, oîiil feconfuma peuà peu ; tout ainfi que la cire qui fe fond auprès dun petit feu , & larofce du matin auxfoibles rayons du Soleil qui feleve: & quand lamort luy eut fermé les yeux, les Naïades fes foeurs en portèrent undeiiil extrême: & comme on fepreparoit de mettre fon corps dansle bufcher, au lieu de corps on ne trouva quune fleur qui confervafon nom. Nous apprenons de cette Fable que les plus fimplesfe laif-fcnt facilement éprendre de lamour deux-mefmes, après avoir dé-daigné tout le monde; & quil efl: dangereux de fefiater dans cettepaffion , à quoy font fort fujets les jeunes gens qui sapperçoivent da-voir quelque bonne qualité. On en peut dire autant de ceux qui pré-fèrent leurs fantaifics & la nouveauté de leurs imaginations au fçavoir& à lexpérience des ANNO- NARCISSE. 285 ANNOTATIONS. NJRCISSE.] Ce fujet a efté fiagréablement 8c fi amplement trai-té par Ovide dans fon troifiéme Metamorphofes , quil feroit dy adjoufter quelque chofe derare : Je diray néanmoins que ce NarcifTe,que les Poc-tes difent avoir efté changé enune fleur de fon nom, fut fils du fleuveCephife 8c de Lyriope Nymphe dés quil fut né, fon père alla confulterle Devin Tirefias, pour fçavoir de luy fi 1avie de fon fils feroit longue, à quoy Tire-fias refpondit quil vivroit autant de tempsquil sabftiendroit de fe voir dans un ùir, ce quOvideexprimeen cette forte : ■ Enixa eft utero puîcherrimaplem Infantem Nymphe, jam timc qui peffèt amari,Narciffuinque vocaf : de qiio cowfahus., an efetTempora matiira viftirm longafeneEîji,Fatidici^ i;ates ,Jlfe tiefj 7iovenf, inquit. Le nom de Narciflê que (on perc luy don-na , fignifie endormiflement 8c parefiè : Sede fait, dés que la grain
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