. Le bon Dieu chez les enfants . Cétait quand elle pouvait pleurer à la HUITIÈME BÉATITUDE Heureux ceux qui souffrent per-sécution pour la justice, car leRoyaume des Cieux est à eux ! S. Matthieu, v, io. ANNETTE avait huit ans, et souvent on lui disait, les maîtresses et lesélèves, quelle était laide. Moi je ne la trouvais pas laide parce que je laimais. Elle avait degrosses joues rouges et des yeux noirs bien doux. Ses parents lui donnaient toujours la même chose à emporterpour goûter : un morceau de pain sec quelle tirait, en récréation, dunpetit panier carré. On se moquait delle
. Le bon Dieu chez les enfants . Cétait quand elle pouvait pleurer à la HUITIÈME BÉATITUDE Heureux ceux qui souffrent per-sécution pour la justice, car leRoyaume des Cieux est à eux ! S. Matthieu, v, io. ANNETTE avait huit ans, et souvent on lui disait, les maîtresses et lesélèves, quelle était laide. Moi je ne la trouvais pas laide parce que je laimais. Elle avait degrosses joues rouges et des yeux noirs bien doux. Ses parents lui donnaient toujours la même chose à emporterpour goûter : un morceau de pain sec quelle tirait, en récréation, dunpetit panier carré. On se moquait delle à cause de cela, parce quellenavait jamais comme les autres ni chocolat, ni pommes, ni cerises, etparce que son pantalon dépassait trop sa robe, et parce quelle portaitde gros souliers à bouts de fer, et parce que ses cheveux étaient troptirés en arrière. 34 LE BON DIEU CHEZ LES ENFANTS Il y avait surtout une maîtresse qui la détestait, qui en faisaitce que lon appelle un souffre-douleur. Et pourtant Ann
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