. Deux ans chez les anthropophages et les sultans du centre africain. Préf. de Camille Guy . ère. Celle-ci essaya encorede le relever, puis nous regarda en reniflant lamen-tablement et, après quelques hésitations, prit lafuite. Je compris la tactique de mon chasseur, quialors, se retournant, nous attendit. Plus tard, ilmapprit ce fait curieux, que jai eu loccasion deconstater depuis : cest que certaines bêtes sau-vages défendent leurs blessés tant quils vivent ;mais sils viennent à succomber, après sêtre as-surées quils sont bien morts, elles ne songent plusquà chercher leur salut dans la fuit


. Deux ans chez les anthropophages et les sultans du centre africain. Préf. de Camille Guy . ère. Celle-ci essaya encorede le relever, puis nous regarda en reniflant lamen-tablement et, après quelques hésitations, prit lafuite. Je compris la tactique de mon chasseur, quialors, se retournant, nous attendit. Plus tard, ilmapprit ce fait curieux, que jai eu loccasion deconstater depuis : cest que certaines bêtes sau-vages défendent leurs blessés tant quils vivent ;mais sils viennent à succomber, après sêtre as-surées quils sont bien morts, elles ne songent plusquà chercher leur salut dans la fuite. Ici, il y eutexception à cette règle. Nous rejoignons donc Foutigué et nous nousrapprochons rapidement du buffle atteint, qui per-dait son sang par une large blessure et qui ralen-tissait singulièrement sa course; jallais le tirer ànouveau quand soudain il chancela et saffaissadans les herbes. Mes Bongas le crurent mort et seprécipitèrent en poussant des cris singuliers. Lepremier arrivé linsulte dun coup de sagaie. Lebuffle se relève furieux et, poussant un rauque. CHAPITPE CINQUIEME 43 beuglement, se précipite sur le malheureux, lerenverse, lui laboure le ventre et les cuisses deses cornes. Je nai que le temps daccourir et delui décharger mon arme en plein flanc. Lanimalsécroule aussitôt. Pendant cette scène aussi rapideque la pensée, les trois autres Bongas ont fui ter-rorisés, et cest seulement en me voyant toucherlanimal du pied quils poussent lhéroïsme jus-quà venir relever leur camarade tout en sang,mais dont les blessures sont heureusement sansgravité. Je ne pouvais mempêcher de sourire devant lacouardise de mes nègres, lorsque je me tournai,brusquement surpris par le bruit dun coup defusil. Cétait mon chasseur qui se trouvait auxprises avec un buffle de forte taille : celui-ci frois-sait violemment la brousse et sapprêtait à courirtête baissée sur un adversaire qui lavait dabordmanqué. Je reconnus vite la mère du jeune buffle


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