. Les Français peints par eux-mêmes . rvée. Ils sa-vent quils sont chez eux. et ils sabandonnent avec toutela pétulance et larJeur du jeune âge au bonheur dejouer, de rire, de causer, de courir et de gambader toutà leur aise. Les uns retroussent, pour être plus agiles, lespans de leur soutane dans leur ceinture; dautres se dé-pouillent entiorement de la robe noire cl font mille tourset mille sauts gymnastiques. 11 ny a peut être quunseul séminaire dans toute la France où il soit défendu dejouer, cest celui de Saint-Sulpice à Paris. Dans tous lesautres, les jeux sont permis, et même recommandés


. Les Français peints par eux-mêmes . rvée. Ils sa-vent quils sont chez eux. et ils sabandonnent avec toutela pétulance et larJeur du jeune âge au bonheur dejouer, de rire, de causer, de courir et de gambader toutà leur aise. Les uns retroussent, pour être plus agiles, lespans de leur soutane dans leur ceinture; dautres se dé-pouillent entiorement de la robe noire cl font mille tourset mille sauts gymnastiques. 11 ny a peut être quunseul séminaire dans toute la France où il soit défendu dejouer, cest celui de Saint-Sulpice à Paris. Dans tous lesautres, les jeux sont permis, et même recommandés auxélèves. Quelques supérieurs mettent à la disposition desjeunes gens des jeux de billard, de dames, déchecs. Leschefs des séminaires aiment en général que leurs élèvessamusent gaiement et prennent de lexercice. Ils crai-gnent de les voir se former en groupes isolés et sentre-tenir mystérieusement dans les coins de la cour. Lesamitiés particulières sont expressément défendues. Toutes LE SEMINARISTE. iA5. les fois quon aperçoit deux on Irois jeunes gens conver-ser ensemble trop assidûment, le mnilre surveillant n or-dre de sapprocher deux, de les inviter à se mêler àleurs autres camarades, cl de leur rappeler cette sentencequi figure dans le règlement de la maison : Nunquamduo, raro solus. A deux heures, le son de la clocheavertit les séminaristes de cesser leurs jeux. Le silencesuccède aux cris bruyants. Les jeunes gens rajustentleurs habits et vont successivement à létude et en six heures et un quart ils se rendent à la salle desexercices pour réciter le chapelet et assister à la lecturespirituelle. A sept heures ils soupcnt et vont en récréa-tion. A huit heures et demie ils font en commun laprière du soir. Enfin, à neuf heures, on sonne le couvre-leu, et le séminariste va dormir du sommeil du juste. Lelendemain ressemble à la veille, et ainsi des jours sui-vants. Le silence le plus absolu est observ


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