La Sibérie d'après les voyageurs les plus récents . lesTchoukchas, armés pour la plupart dépiques,darcs et de flèches, savancèrent en bon ordre avecleurs traîneaux, chargés de marchandises, quilsvinrent ranger en un vaste demi-cercle. Durantce temps, la foule impatiente des acheteurs se tenaitau loin, attendant que la cloche de lostrog donnâtle signal des échanges. Elle sonne enfin, et la cohuedes spectateurs, de tous sexes et de tous âges, seprécipite comme un torrent débordé vers le demi-cercle, où les Tchoukchas les attendent auprès deleurs traîneaux. Rien de plus curieux que la pé-tulan


La Sibérie d'après les voyageurs les plus récents . lesTchoukchas, armés pour la plupart dépiques,darcs et de flèches, savancèrent en bon ordre avecleurs traîneaux, chargés de marchandises, quilsvinrent ranger en un vaste demi-cercle. Durantce temps, la foule impatiente des acheteurs se tenaitau loin, attendant que la cloche de lostrog donnâtle signal des échanges. Elle sonne enfin, et la cohuedes spectateurs, de tous sexes et de tous âges, seprécipite comme un torrent débordé vers le demi-cercle, où les Tchoukchas les attendent auprès deleurs traîneaux. Rien de plus curieux que la pé-tulance des marchands russes, se hâtant, se pous-sant lun lautre, dans la crainte dêtre devancés,étalant suspendus à leur ceinture des couteaux,des haches, des pipes, des rassades, etc.; soute-nant dune main un lourd paquet de tabac et delautre un assortiment de chaudrons en fer! Ainsichangés en bazar ambulant, ils courent dun traî-neau à un autre, et sefforcent dattirer lattentionbienveillante des acheteurs, auxquels ils ne mari-. LA SIBÉRIE. 277 quent pas de dépeindre, de vanter leurs marchandi-ses, comme les plus belles du monde ! Le bruit, lescris et lagitation de cette foule pressée, enchevêtrée,font penser à une immense fourmilière. Parfois ilarrive quun homme, à force de se démener pourpercer la cohue, glisse sur la neige et tombe, sansque lélan de ceux qui le suivent sen trouve ralenti ;on le foule aux pieds, il perd ses gants et son bon-net, nimporte, le malencontreux vendeur se relèveen un clin dœil, et, tête et mains nues, par trentedegrés de froid ; il se précipite de nouveau à lassautdu chaland, et ne songe quà rattraper le tempsperdu ! Avec cette excessive agitation des Russescontraste limpassibilité flegmatique des Tehouk-chas, qui, muets et le corps appuyé sur leurs lan-ces, se contentent de faire un simple signe pourannoncer que le marché quon leur a proposé estrejeté ou accepté. On conçoit que le sang-froid,dans de


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