. Les etoiles; derniere feerie . jeune fille acheva sa nuit dans des pensées qui devin-rent des conjectures, à la faveur dune brûlante insomnieprolongée jusquau matin. Vers le milieu de ce jour-là, le comte Ferretti,qui avaitchassé le cerf dans lépaisse forêt quon trouve entre Livourneet Pise, sen revenait à villa Amorosa, pour voir sa chèreenfant recluse. Il laissa son cheval à la métairie de lArno, et gravit àpied la colline en suivant un sentier qui adoucissait, parmille détours, les aspérités de sa pente. Arrivé au point culminant, où sélargissait un plateau deterre argileuse, le comte ape


. Les etoiles; derniere feerie . jeune fille acheva sa nuit dans des pensées qui devin-rent des conjectures, à la faveur dune brûlante insomnieprolongée jusquau matin. Vers le milieu de ce jour-là, le comte Ferretti,qui avaitchassé le cerf dans lépaisse forêt quon trouve entre Livourneet Pise, sen revenait à villa Amorosa, pour voir sa chèreenfant recluse. Il laissa son cheval à la métairie de lArno, et gravit àpied la colline en suivant un sentier qui adoucissait, parmille détours, les aspérités de sa pente. Arrivé au point culminant, où sélargissait un plateau deterre argileuse, le comte aperçut un pâtre incliné sur lesol, et traçant des figures avec un soin minutieux, commeun peintre dans son atelier. Quoique le comte ne ménageâtpoint en marchant le bruit de ses indiscrètes bottines dechasseur, notre berger ne daigna pas se détourner de sontravail pour voir le visiteur importun, ce qui permet aunarrateur de croire quil y avait au fond de cette scène uneruse damour préparée / LÉTOILE DU BERGER. 35 Le comte arriva ainsi jusque sur les talons du pâtre, etil vit ce que Cimabué seul avait vu une fois dans les collinesdu val dArno. Artiste comme toute la noble race de cettebelle époque florentine, le comte tressaillit de joie et se crutCimabué II. Le pâtre terminait en ce moment sur sa toile dargile unevaste esquisse, où la perspective était mieux observée quedans le dessin primitif du pâtre Giotto, ce qui porta aucomble lenthousiasme de Ferretti, plus heureux avec cettedécouverte que Cimabué Ier. Sur le premier plan quelqueschèvres, animaux inventeurs du caprice, prenaient toutessortes de poses fantasques, mais admirablement étudiées,et sur le fond du tableau on distinguait les cinq dômes deléglise dArnolphe et Brunoleschi, la tour du Palais-vieuxet le Campanile de Giotto. Le comte ne maîtrisa plus son admiration. — Salut audigne fils de Giotto ! —dit-il en se découvrant avec respect,car la [fierté du


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