David d'Angers, sa vie, son oeuvre, ses écrits et ses contemporains . iver au sanctuaire où est placé lehuste, près de la chambre à coucher de Chateauhriand. Le marbrena rien qui lenvironne; il se détache sur une draperie de velours,et une lampe le met en lumière dune façon Récamier ma confié ce quavait dit, peu de jours aupa-ravant, mon illustre modèle : « Voilà un buste qui donne bien« lidée de ma tête; je puis mourir maintenant. » Chateaubriandme serra les mains avec effusion, et il voulut bien madresscrquelques paroles qui ont eu un grand prix pour moi, venantde lui. ((


David d'Angers, sa vie, son oeuvre, ses écrits et ses contemporains . iver au sanctuaire où est placé lehuste, près de la chambre à coucher de Chateauhriand. Le marbrena rien qui lenvironne; il se détache sur une draperie de velours,et une lampe le met en lumière dune façon Récamier ma confié ce quavait dit, peu de jours aupa-ravant, mon illustre modèle : « Voilà un buste qui donne bien« lidée de ma tête; je puis mourir maintenant. » Chateaubriandme serra les mains avec effusion, et il voulut bien madresscrquelques paroles qui ont eu un grand prix pour moi, venantde lui. (( Il était huit heures , je dus men retourner au corps de gardeoù jai passé la nuit en faction, au milieu de gens dont le langageet les façons de vivre contrastaient singulièrement avec les hommesdistingués que je venais de quitter. Avant de nie rendre chezChateaubriand, javais passé toute la journée au Champ de Marssous les armes. Jaime ces contrastes, ces changements subits quinie laissent une ample moisson dobservations; mais les sensations. m u i—i 0) H -* m Q) O <C O H 3 2 O < -1 £ -d o £_, _) 3 o CL o S rtf O m 13 u ?3 z S pq ^o u t!) o -a 2 ^ Z a J LE MÉDAILLON. 217 de la journée dhier, ma visite chez Chateaubriand, les fatiguesde la nuit, mont plongé dans un état voisin de lépuisement1. » ce — En route pour Weimar ! » — Qui parle ainsi ? — David. «— Nous partons après-demain. Es-tu prêt? Tout immortelquil est, Gœthe se fait vieux, hâtons-nous! Loccasion estbonne : mon Corneille est au point; jai deux bustes sur lechantier. Jai taillé à mes praticiens de la besogne pour troissemaines. Jai perdu la partie à Venise, la revanche à Weimar la partie dhonneur ! Il me faut cette tête, ou bien jylaisserai la mienne2. » Presque déconcerté par tant dœuvres accumulées pendant uneseule vie, nous ne songions plus à Byron franchissant les lagunes;Béranger, Lamartine, Chateaubriand nous avaient consolé deWalter


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