Le diable amoureux, roman fantastique . Si, me dis-je à moi-même, pour parvenirau bonheur, je dois munir à un mortel, prenons LE DIABLE AMOUREUX. 47 un corps, il en est temps : voilà le héros digne demoi. Dussent sen indigner les méprisables rivauxdont je lui fais le sacrifice; dussé-je me voir ex-posée à leur ressentiment, à leur vengeance, quemimporte ? Aimée dAlvare, unie avec Alvare, euxet la nature nous seront soumis. Vous avez vu lasuite ; voici les conséquences. « Lenvie, la jalousie, le dépit, la rage me pré-parent les châtiments les plus cruels auxquelspuisse être soumis un être de mo


Le diable amoureux, roman fantastique . Si, me dis-je à moi-même, pour parvenirau bonheur, je dois munir à un mortel, prenons LE DIABLE AMOUREUX. 47 un corps, il en est temps : voilà le héros digne demoi. Dussent sen indigner les méprisables rivauxdont je lui fais le sacrifice; dussé-je me voir ex-posée à leur ressentiment, à leur vengeance, quemimporte ? Aimée dAlvare, unie avec Alvare, euxet la nature nous seront soumis. Vous avez vu lasuite ; voici les conséquences. « Lenvie, la jalousie, le dépit, la rage me pré-parent les châtiments les plus cruels auxquelspuisse être soumis un être de mon espèce, dégradépar son choix, etvous seul pouvezmen garantir. Apeine est-il jour, etdéjà les délateurssont en cheminpour vous déférer,comme nécro-mancien, à ce tribunal que vous une — Arrêtez, mécriai-je, en me mettan t les poingsfermés sur les yeux, vous êtes le plus adroit, leplus insigne des faussaires. Vous parlez damour,vous en présentez limage, vous en empoisonnez 48 LE DIABLE AMOUREUX. lidée, je vous défends de men dire un mot. Lais-sez-moi me calmer assez, si je le puis, pour de-venir capable de prendre une résolution. Sil faut que je tombe entre les mains du tri-bunal , je ne balance pas pour ce moment-ci,entre vous et lui ; mais si vous maidez à me tirerdici, à quoi mengagerai-je? Puis-je me séparerde vous quand je le voudrai? Je vous somme deme répondre avec clarté et précision. — Pour vous séparer de moi, Àlvare, il suffiradun acte de votre volonté. Jai même regret quema soumission soit forcée. Si vous méconnaissezmon zèle par la suite, vous serez imprudent, — Je ne crois rien, sinon quil faut que je vais éveiller mon valet de chambre ; il faut quilme trouve de largent, quil aille à la poste. Jeme rendrai à Venise près de Bentinelli, banquierde ma mère. — Il vous faut de largent? Heureusement jeje men suis précautionnée ; jen ai à votre


Size: 1730px × 1444px
Photo credit: © The Reading Room / Alamy / Afripics
License: Licensed
Model Released: No

Keywords: ., booka, bookcentury1800, bookdecade1840, bookidlediableamour00cazo