. Essai sur la Musique ancienne et moderne. us ferai: honneur. Je crains & jofe» tout à la fois vous prier ; tant il eft vrai» quen amour on eft en même temps ti-» mide & hardi. Mon cœur ne vous cache» pas tout, mais ifne vous dit pas tout :» & (î par timidité joublie certaines chofes,» douce Dame , quamour & pitié vous les» faflent deviner. » Après de longues foufFrances, fi un» amant pour avoir été loyal & fidèle , doic» enfin être heureux ; jai bien droit dâ» lêtre. Qui plus que moi a fouffert» pour vous que jaime fî conftamment ,» quil meft impoffible dêtre jamais amou-» reux dune autre. C


. Essai sur la Musique ancienne et moderne. us ferai: honneur. Je crains & jofe» tout à la fois vous prier ; tant il eft vrai» quen amour on eft en même temps ti-» mide & hardi. Mon cœur ne vous cache» pas tout, mais ifne vous dit pas tout :» & (î par timidité joublie certaines chofes,» douce Dame , quamour & pitié vous les» faflent deviner. » Après de longues foufFrances, fi un» amant pour avoir été loyal & fidèle , doic» enfin être heureux ; jai bien droit dâ» lêtre. Qui plus que moi a fouffert» pour vous que jaime fî conftamment ,» quil meft impoffible dêtre jamais amou-» reux dune autre. Ceft pour vous feule» que je chante ; & mes chanfons furent» toujours lexprcflion vraie de mes fenii-» mens. A Dieu plaife , douce Dame .» quenfin je fois heureux ». Cette chanfon, attribuée au Châtelain de Coucy, dans le manuferitde M. de Paulmy & de Clérembaut, pourrait bien nêtre pas du Châtelain,mais de Rogier dAndelys. Elle eft tronquée dans le manuferit de M. dePaulmy. 274 ESSAIVIII. Lorfque roiè ne fuille Ne flour ne voj paroir; Que noi chanter par bruille * Oifel ne main ne foir ;Adonc florift mon cuer, à fon voloir,En bonne amour qui ma en fon povoir Si quainz nen poi sil eft riens qui men puifTe partir:jamès nel quier lavoir, ne Dex nel vuille. « Je ne vois paroître feuilles ni fleurs :y> la rofe tarde à édore. Je nentends matin» ni foir les oifeaux amoureux chanter dans» les bocages. Cependant, femblable à la» fleur qui sépanouit aux rayons dufoleil,» mon cœur souvre volontiers à ceux de» la beauté que jaime. Jen fuis & feraii> à jamais lefclave. Sil eft un moyen de» mafrianchir, puiflai je lignorer toujours!» Dieu veuille le rendre impoffible ! Ceft bien droit que menduille , Quant ma dolor defir : Car jaim plus que je ne fuille Ce dont ne puis connois bien que ni puis avenir;Sainors ne veint raifon , je doi faillir; Ce fai je bien de Deu , amors, faites-en non chaloirMètre r


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