Le Monde moderne . en haletant péniblement, traî-nant derrière lui toute une flottille degrosses péniches très chargées. Cétait,ma foi, amusant à voir; ensuite, le trainpassé, leau roulait sur la berge avecun clapotis de vaguelettes cpii secouaientles roseaux et éclaboussaient les berges. Tout à coup un projectile lit ploclauprès des canards. Cétait un gaminqui essayait de faire du mal. (^.omme ilsemblait avoir une provision de cailloux,on se remit à leau et on nagea vive-ment, toujours en suivant le courant. On côtoyait maintenant une ile trèsgentiment ornée où il y avait écrit : ileaux ceris


Le Monde moderne . en haletant péniblement, traî-nant derrière lui toute une flottille degrosses péniches très chargées. Cétait,ma foi, amusant à voir; ensuite, le trainpassé, leau roulait sur la berge avecun clapotis de vaguelettes cpii secouaientles roseaux et éclaboussaient les berges. Tout à coup un projectile lit ploclauprès des canards. Cétait un gaminqui essayait de faire du mal. (^.omme ilsemblait avoir une provision de cailloux,on se remit à leau et on nagea vive-ment, toujours en suivant le courant. On côtoyait maintenant une ile trèsgentiment ornée où il y avait écrit : ileaux , rendez-vous des cl fritures. divers. Plusloin on aperçut quelque chose de trèshaut, de monumental, qui semblaitbarrer la rivière de ses vastes arches,sur lequel passaient des gens avec des i:n noiiDKi-: i>k voitures. Au pied de ce monument, unepetite cabane toute blanche, à lilotsbleus, portait peint en noir ; Octroi.— Octroi? demanda le canard ;\ la. houppe à ses compagnes, quest-ce quecela veut dire? Ma foi, aucune de cesdames ne le savait, et rien, dans laspectde la cabane, ne pouvait aider à pénétrer le mystère. Juste à cet instant, la porte de la sus-dite souvrit, et un individu en uniforme défraicbi se mit à courir vers le llcuvcdans la direction des canards. Il avaitlair d un fou, se démenait, criait, agi-lait les bras avec de grands gestes indi-gnés. A la fin, comme les canardspassaient dédaigneux de ses vaincsclameurs, lindividu brandit lepoing en criant : .Attendez unpeu que je vous repince,vous autres! ?> Ces menaces ne Irou-\ blèrent pas la quiétude\ dune honnête fa- \ mille où toutes les \ consciencesétaientpures. Et puis lecanard est natu-rellement Vers les dix heu-res, la bande aucomplet, mais,celte fois, tous na-geant de front, pé-né les bateauxétaient innombra-bles. Rangées cote àcote près des rives, despéniches brunes, à pe-tits volets


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