. Contes De Fees . asse de ce côté-là, demanda ce que cétait que des tours quilvoyait au - dessus dun grand bois fort épais. Chacunlui répondit selon quil en avait ouï parler : lesuns disaient que cétait un vieux château où ilrevenait des esprits ; les autres, que tous les sor-ciers de la contrée y faisaient leur sabbat. La pluscommune opinion était quun ogre y demeurait,et que là il emportait tous les enfants quil pou-vait attraper, pour pouvoir les manger à son aiseet sans quon pût le suivre, ayant seul le pouvoirde se faire un passage au travers du bois. Le prince ne savait quen croire, lor


. Contes De Fees . asse de ce côté-là, demanda ce que cétait que des tours quilvoyait au - dessus dun grand bois fort épais. Chacunlui répondit selon quil en avait ouï parler : lesuns disaient que cétait un vieux château où ilrevenait des esprits ; les autres, que tous les sor-ciers de la contrée y faisaient leur sabbat. La pluscommune opinion était quun ogre y demeurait,et que là il emportait tous les enfants quil pou-vait attraper, pour pouvoir les manger à son aiseet sans quon pût le suivre, ayant seul le pouvoirde se faire un passage au travers du bois. Le prince ne savait quen croire, lorsquunvieux paysan prit la parole et lui dit : « Mon prince, il y a plus de cinquante ans quejai ouï dire à mon père quil y avait dans ce châ-teau une princesse, la plus belle quon eût suvoir; quelle y devait dormir cent ans, et quelle LA BELLE AU BOIS DORMANT. 31 serait réveillée par le fils dun roi, à qui elle étaitréservée. » Le jeune prince, à ce discours, se sentit tout de ■^. III. Les gardes rangés en haie, la carabine sur lépaule,ronflaient de leur mieux. (Page 32.) feu; il crut, sans balancer, quil mettrait fin à unesi belle aventure ; et, poussé par lamour et par 32 LA BELLE AU BOIS DORMANT. la gloire, il résolut de voir sur-le-champ ce quilen était. A peine savança-t-il vers le bois, quetous ces grands arbres, ces ronces et ces épinessécartèrent deux-mêmes pour le laisser marcha vers le château, quil voyait au boutdune grande avenue, où il entra ; et, ce qui lesurprit un peu, il vit que personne de ses gensne lavait pu suivre, parce que les arbres sétaientrapprochés dès quil avait été passé. Il ne laissapas de continuer son chemin : un prince jeune etamoureux est toujours vaillant. Il entra dans unegrande avant-cour, où tout ce quil vit dabordétait capable de le glacer de crainte. Cétait un si-lence affreux; limage de la mort sy présentaitpartout; et ce nétaient que des corps étendusdhommes et danimaux q


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