. XVIIIe Siècle, Galant et Littéraire. jamais eu unesi belle cause. Il ne sagit point de faire la sotte, reprit la Coëffeuse, il fautpenser à vous, ma fille, le tems presse, loccasion se présente,saisissez-la promptement; je la priai de sexpliquer sur cequelle exigeoit de moi, et elle le fit en ces termes. Monsieur Rondain est le plus riche et le meilleur de mesamis. Il aime les femmes, et se chargera volontiers de vousrendre service, si vous voulez être sage. Lhonneur est ce quimest le plus cher au monde lui répondis-je. Madame, et lonne me verra jamais y faire faux bond. Ah, lhonneur! inter-


. XVIIIe Siècle, Galant et Littéraire. jamais eu unesi belle cause. Il ne sagit point de faire la sotte, reprit la Coëffeuse, il fautpenser à vous, ma fille, le tems presse, loccasion se présente,saisissez-la promptement; je la priai de sexpliquer sur cequelle exigeoit de moi, et elle le fit en ces termes. Monsieur Rondain est le plus riche et le meilleur de mesamis. Il aime les femmes, et se chargera volontiers de vousrendre service, si vous voulez être sage. Lhonneur est ce quimest le plus cher au monde lui répondis-je. Madame, et lonne me verra jamais y faire faux bond. Ah, lhonneur! inter-rompit elle en souriant, puis elle ajouta,allez mattendre, dans un moment je suis àvous. En effet elle vint bientôt me rejoindre,et senfermant avec moi, elle me fit dépouil-ler tous mes haillons, et me revêtit dunerobe de Perse à elle qui me parut être faiteexprès pour membellir. Mettez aussi cesbas de soye, me dit-elle, tirez-les bien, etnouez vos jarretières sur le genou, autre-ment vous déplairiez à votre bon ami. On. — 89 - envoya chercher un colHer de ruban couleur de cerise, on memit un bonnet à la Comète, jeus des gants blancs et des bra-celets, en un mot toute la petite oye de coquetterie. Il tardoit à la Villers que je fusse habillée pour me montrerà faire la révérence. Enfin elle me força de récidiver cet exer-cice plus de cent fois, et se plaignit toujours de ce que je menacquittois trop précipitamment. Quant votre Monsieur viendra,me dit-elle, il faut courir à lui, lembrasser, puis vous melaisserez le tems de lui parler en particulier, et lorsquil vousrejoindra, vous répondrez poliment à tout ce quil vous dira,et vous prêterez complaisamment à tout ce quil exigera devous. Ressouvenez-vous de ce que je vous recommande,insista-t-elle, et prenez bien garde de le dégoûter, car leshommes sont des animaux quil faut amadouer pour mieuxles plumer. La Villers minstruisoit encore quand nous entendîmesarrêter un carrosse. Levez-vous, petit


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