Gazette des beaux-arts . a fragilitédune femme, celui de la fureur dunépoux et quelques vers dun chantimmortel, a eu pendant près de deuxsiècles sa dynastie de Seigneurs,grands guerriers, Poliorcètes lettrés,h, la fois Condottieri et Mécènes, quiabritaient des trésors dart derrièreles rudes murailles de leurs forte-resses ; comme ils cachaient, sous leurs armures, des cœurs farouches,ardents jusquau crime, pleins de haine, mais débordant dun singulierenthousiasme pour les lettres, les sciences et les arts. Lhistoire, qui ose à peine retracer les crimes de quelques-uns dentreeux, nous les repré


Gazette des beaux-arts . a fragilitédune femme, celui de la fureur dunépoux et quelques vers dun chantimmortel, a eu pendant près de deuxsiècles sa dynastie de Seigneurs,grands guerriers, Poliorcètes lettrés,h, la fois Condottieri et Mécènes, quiabritaient des trésors dart derrièreles rudes murailles de leurs forte-resses ; comme ils cachaient, sous leurs armures, des cœurs farouches,ardents jusquau crime, pleins de haine, mais débordant dun singulierenthousiasme pour les lettres, les sciences et les arts. Lhistoire, qui ose à peine retracer les crimes de quelques-uns dentreeux, nous les représente comme une race dAtrides. Quel que soit sonarrêt, il y a quelque chose de généreux, défier et de noble dans ces Ma-latesta ; un souffle puissant les anime, et il y a en eux du héros. QuandlEurope est encore plongée dans les ténèbres du moyen âge, tenant dunemain lépée et de lautre le vert laurier, ils suivent de près Florence,préparent le merveilleux mouvement de la Renaissance, et par eux. 20 GAZETTE DES BEAUX-ARTS. comme par les Médicis, les Este, les Montefeltre et les Gonzague, lItalie,déjà leine dans lantiquité, ressaisit le sceptre et la domination dumonde, au nom de la forme et de lidée. Protecteurs décidés des lettres et des arts, cest par lart que les Ma-latesta vivront. Le plus illustre dentre eux a eu la pensée grandiosedassocier à limmortalité de ses cendres les restes des savants, despoètes et des artistes qui avaient fait de sa cour un foyer de civilisation;son trône sest écroulé, sa dynastie sest éteinte, et cette immorta-lité quun Malatesta croyait dispenser à ses pensionnaires, cest au con-traire le génie de ceux-ci qui lassure à toute sa race. Comme le Pisa-nello, dun geste fier, nindique dans leurs médailles que le trait héroïque,de même les historiens et les poètes de cette pléiade nous cachent lhommeavec ses passions et ses crimes, et nous ne voyons plus que le héros. Nous allons demander à larchite


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