Ladislas de Paal, un peintre hongrois de l'École de Barbizon . à palette, comme lont fait déjà Courbet, Diaz, Daubigny, ainsiquauparavant Constable. Il obtient ainsi des effets plus vigoureux,plus larges, plus directs. A Paris, toutefois, il exécute avec plus dehardiesse la juxtaposition des teintes ; il devient plus sauvage, ilexagère les empâtements ; il adoucit les ombres, et donne ainsilillusion de la vibration de latmosphère. Il emprunte à Diaz surtoutle rendu de la lumière du soleil rayonnant à travers les feuilles vertes,la disposition très rapprochée des couleurs en points minuscules,


Ladislas de Paal, un peintre hongrois de l'École de Barbizon . à palette, comme lont fait déjà Courbet, Diaz, Daubigny, ainsiquauparavant Constable. Il obtient ainsi des effets plus vigoureux,plus larges, plus directs. A Paris, toutefois, il exécute avec plus dehardiesse la juxtaposition des teintes ; il devient plus sauvage, ilexagère les empâtements ; il adoucit les ombres, et donne ainsilillusion de la vibration de latmosphère. Il emprunte à Diaz surtoutle rendu de la lumière du soleil rayonnant à travers les feuilles vertes,la disposition très rapprochée des couleurs en points minuscules, toutcomme sil posait les uns à côté des autres de petits bouquets defleurs, mais il nexagère pas jusquà choquer par leffet dune vibrationaveuglante. (Fig. 72.) En général, il apporte un grand soin à exprimer par sa facture lacontexture des objets. Il rend leffet de couleur et de fermeté du rocherrecouvert de mousse, en faisant sentir la différence entre les placesnues et celles qui sont tapissées de mousse ; il fait ressortir lécorce. 1 LA NATURE. 143 pourrie des arbres avec un pinceau terminé en peigne ; il observeleur flexion, leur courbure, et suit leurs saillies par des coups depinceau. Il obtient ainsi des effets surprenants, tout en évitant ledétail minutieux. Lorsque la morne tristesse descend en son àme, lorsquil revientaux tonalités sombres, il rejette de sa palette les couleurs vives ; il serataciturne, mais large, sauvage, passionné, et surtout plus pauvre decouleurs. (Fig. 71) Devons-nous y voir des phénomènes pathologiques? Sans doute, avec les premiers symptômes de la paralysie, sa sensi-bilité musculaire se troubla. On raconte que, déjà en 1877, de Paâl seplaignait en ces termes: «Si au moins nous savions mieux dessiner,mais voilà, nous ne savons pas, personne ny entend rien.» Il sentit, lui qui parmi les paysagistes fut un des plus re-marquables dessinateurs, que sa vision devenait moins sûre, commeaussi son sentiment d


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