. Contes roses . i, mon maître, tu as gagné le pari : voici la bride. Et, le repas achevé, Constantin sen retourna à la ferme, sans brideni écus, plus pauvre quil en était parti. Au bout dun certain temps, le second fils du roi, qui sappelaitGeorges, dit à ses frères : — Je veux à mon tour essayer daller vendre ma selle à la ville. 11 arriva au marché, portant sa selle sur la tète, et se promena de-cide-là, criant : — Achetez-moi une selle!... Qui veut une selle!... Jai une belleselle à vendre. Mais, cest en vain quil offrit sa marchandise, personne nen voulut. Vers midi, comme il allait quitt


. Contes roses . i, mon maître, tu as gagné le pari : voici la bride. Et, le repas achevé, Constantin sen retourna à la ferme, sans brideni écus, plus pauvre quil en était parti. Au bout dun certain temps, le second fils du roi, qui sappelaitGeorges, dit à ses frères : — Je veux à mon tour essayer daller vendre ma selle à la ville. 11 arriva au marché, portant sa selle sur la tète, et se promena de-cide-là, criant : — Achetez-moi une selle!... Qui veut une selle!... Jai une belleselle à vendre. Mais, cest en vain quil offrit sa marchandise, personne nen voulut. Vers midi, comme il allait quitter la place, fort dépité, il vit unhomme savancer vers lui. Or, cétait ce même bourgeois qui avaithonnêtement parié contre son frère. i52 CONTES ROSES DE MA MERE-GRAND. — Veux-tu venir jusque chez moi ? lui dit-il. Peut-être ferons-nousaffaire ensemble. Georges laccompagna jusquà sa demeure, sassit à sa table, man-gea, accepta le singulier pari, dit des mensonges, écouta ceux de son. hôte, et perdit sa selle comme Constantin avait perdu sa bride. Le soir,il rentra à la ferme, loreille basse, et conta sa mésaventure aux deuxautres. — Demain, jirai à mon tour essayer de tirer fortune de moncheval, dit le cadet, qui sappelait Jean. Le jour suivant, le jeune homme arriva au marché, conduisant soncheval par le licou. JEAN LOURS. i53 — Qui veut un cheval, un beau cheval?... Jai un cheval à ven-dre!... criait-il. Quelques acheteurs sapprochèrent, parmi lesquels Jean reconnutlheureux parieur, car ses frères lui avaient décrit son visage et soncostume. 11 linterpella aussitôt : — Puisque tu as déjà une bride et une selle, lui dit-il, il ne temanque quun cheval. Allons chez toi, nous débattrons là notreaffaire. Ils arrivèrent à la demeure du bourgeois, sassirent et mangèrent;puis celui-ci fit à Jean la même proposition quà ses frères. — Jaccepte volontiers, répondit le cadet. — Eh bien, — Non, partons les saints


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