. Revue des deux mondes. de carrefours,squelettes de pendus, ombres des morts, lumières errantes sur lesmarais, et composez entre vous une littérature exclusive; dansezautour de ce panthéon littéraire qui est la morgue du Parnasse, etoù règne M. Ainsworth après Lewis, Maturin et M Radcliffe, dontil parodie violemment les fantaisies. Cet auteur a choisi un mode de publication excellent pour déguiserautant que possible lincohérence des œuvres. Il publie ses romanspar livraisons, ou plutôt les débite par chapitres. Une description din-cendie, suivie dune description de bataille à laquelle succéde


. Revue des deux mondes. de carrefours,squelettes de pendus, ombres des morts, lumières errantes sur lesmarais, et composez entre vous une littérature exclusive; dansezautour de ce panthéon littéraire qui est la morgue du Parnasse, etoù règne M. Ainsworth après Lewis, Maturin et M Radcliffe, dontil parodie violemment les fantaisies. Cet auteur a choisi un mode de publication excellent pour déguiserautant que possible lincohérence des œuvres. Il publie ses romanspar livraisons, ou plutôt les débite par chapitres. Une description din-cendie, suivie dune description de bataille à laquelle succéderaitune description de viol, fatiguerait le lecteur. Mais ne le contrai-gnez pas à les avaler dun trait, séparez ces catastrophes lune delautre, quil les parcoure isolément, et il nen sera pas plus choquéque de lire, dans le placard dun colporteur, un meurtre, un vol,une exécution. Que le pauvre art cache sa tête et voile son front!Sans excuser les mièvreries de détail qui remplissent les romans de. 200 REVDE DES DEDX MONDES. lécole richardsonienne, combien je les préfère aux moyens faciles etviolens dAinsworth pour étonner et attirer le gros du public! Cest dailleurs un homme fort aimable, dit-on, que ce , riche, bien fait de sa personne, et très habile dans tous lesarts qui exigent de ladresse et de la vigueur, il sest fait une certainepopularité par la publication de ses romans, qui, paraissant réguliè-rement, avec une ponctualité commerciale très scrupuleuse, tombentpar coupe réglée sous la dent vorace des amateurs. Aliment facile àcomposer, et la triste chose que cette cuisine littéraire ! En vérité,cette réduction du métier intellectuel h je ne sais quelle recette dechimie ou de pharmacie que la première personne venue peut éla-borer, en ceignant le tablier dhomme de peine, cause un inexpri-mable dégoût. Ces recettes littéraires, aujourdhui si faciles, fourni-raient un volume, si lon navait peur dinitier dans de


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