Gazette des beaux-arts . la médaille que le jury lui a décernée pour son charmant tableaude Leusen et Rosine, où il a mêlé si heureusement le souvenir de Metsuet celui de Pierre de Hooch. Labsence de Meissonier père, si utile à son fils et au succès deM. Fichel, aura également servi à M. John Lewis Brown, qui, délivrédun concurrent aussi redoutable, devient meilleur encore quil nest, etpasse au premier rang dans son genre, par son École du cavalier,, pein-ture fine et précise, délicate et ferme, qui exprime nettement, sans tri-cherie aucune, les lignes et les plans, les formes et les tons, sur
Gazette des beaux-arts . la médaille que le jury lui a décernée pour son charmant tableaude Leusen et Rosine, où il a mêlé si heureusement le souvenir de Metsuet celui de Pierre de Hooch. Labsence de Meissonier père, si utile à son fils et au succès deM. Fichel, aura également servi à M. John Lewis Brown, qui, délivrédun concurrent aussi redoutable, devient meilleur encore quil nest, etpasse au premier rang dans son genre, par son École du cavalier,, pein-ture fine et précise, délicate et ferme, qui exprime nettement, sans tri-cherie aucune, les lignes et les plans, les formes et les tons, sur desfigures de quelques centimètres. Mais en fait de petits tableaux, il nen est peut-être pas de plus par-fait que la Porte de la Mosquée, où M. Gérôme nous montre une vingtainede têtes coupées, avec un bourreau qui tient encore à la main son cime-terre, et un Turc (sans doute Kachef), qui fume paisiblement sa pipe encompagnie de ces têtes coupées, dont le spectacle paraît lui être familier. U GAZETTE DES BEAUX-ARTS. et même assez agréable. Nous ne demanderons pas à M. Gérôme pour-quoi il a choisi dans les mœurs orientales un sujet qui manque de gaietéà ce point. Il peut y avoir une utilité morale à représenter de telleschoses, rien nétant plus propre à civiliser les hommes que limage deleur barbarie. Ce qui est certain, cest que personne naurait accusé avecplus de vérité et de finesse les caractères si curieux de ces têtes, vivantesou mortes, la féroce bonhomie du fumeur, lexpression sanguinaire deexécuteur fataliste, et les affreuses grimaces que les masques des beysdécapités ont conservées après la mort, les uns contractés par lafrayeur, les autres souriant de rage, celui-ci empreint de bestialité,celui-là embelli par une noble résignation et imposant encore par sonfier courage. Tout cela se passe sous un demi-jour officieux, pendantque le soleil torride de lEgypte, tombant dans un péristyle quon aperçoitpar la port
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