. Gazette des beaux-arts . ffaëlli aux précédents, une œuvre inattendue vient cetteannée créer un lien entre eux et lui, une œuvre inattendue et-très-frappante, représentant une sauvage famille de paysans bretons. Lad-ministration avait rejeté ce tableau au plus haut des murs, si haut quemalgré sa dimension on le voyait à peine. M. Gérôme a obtenu quon ledescendît et quon le plaçât à convenable portée de la vue. A labri der-rière le jugement de M. Gérôme, on peut donc se permettre de parler decette extraordinaire Famille de Jean le Boiteux. Elle est disposée, grou-pée, dirait-on, par un photog


. Gazette des beaux-arts . ffaëlli aux précédents, une œuvre inattendue vient cetteannée créer un lien entre eux et lui, une œuvre inattendue et-très-frappante, représentant une sauvage famille de paysans bretons. Lad-ministration avait rejeté ce tableau au plus haut des murs, si haut quemalgré sa dimension on le voyait à peine. M. Gérôme a obtenu quon ledescendît et quon le plaçât à convenable portée de la vue. A labri der-rière le jugement de M. Gérôme, on peut donc se permettre de parler decette extraordinaire Famille de Jean le Boiteux. Elle est disposée, grou-pée, dirait-on, par un photographe de village. Mais ces Bretons farouchesou mornes, rigides comme des rochers, aux mains noueuses, rugueusescomme de la pierre, aux visages dune construction abrupte, le dessin delartiste les a tranchés, mordus, entaillés, on ne sait quel mot employer,avec une vérité si rigoureuse, quil approche de la grandeur des primi-tifs italiens ou flamands. Laspect, très-violent, ressort uniquement des. XV. — 2 PÉRIODE. 70 554 GAZETTE DES BEAUX-ARTS. moyens les plus simples, les plus directs : tons de brique ou de cuirtanné pour les chairs ; marrons, bleus ou gris sourds pour les vête-ments, et étalés avec une entière unité. Il y a longtemps que sem-blable accent na retenti au Salon, et que si formelle promesse dorigi-nalité ny a été prononcée. Et maintenant, à la puissance dimpression, au sens de caractère, àlharmonie ou à la délicatesse que savent trouver dans la simplicité lesartistes dont nous venons de parler, comparons les peintres, jeunes ado-rateurs de leffet, qui croient contraindre le public à sarrêter devantleurs colorations forcées et leurs mises en scène. M. Carolus Duran tueson talent à vouloir, à sécher du désir quon ne regarde que lui. Jus-quici il a été un homme heureux ! Dans sa jeunesse, il tenait au groupesincère, et il y a acquis ses qualités, une façon première de voir,saine, franche, hardie. M. Duran a


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