. Contes mauve . ontrarié ne tint point contre la bonne chère. Quand on apporta le rôt,il nen était plus même question : tous les invités étaient en parfaite gaîté. Toutefois, on commentait fort labsence des deux loups : « Où peuvent-ils bienêtre passés? » se demandaient les convives, en voyant demeurés vides les siègesqui leur étaient réservés à droite et à gauche de leur maîtresse. Ce fut vers les six heures — on en était aux entremets — que la curiositégénérale obtint satisfaction. On entendit soudain un furieux halètement au de-hors, puis la tenture se souleva et les deux animaux entrèrent


. Contes mauve . ontrarié ne tint point contre la bonne chère. Quand on apporta le rôt,il nen était plus même question : tous les invités étaient en parfaite gaîté. Toutefois, on commentait fort labsence des deux loups : « Où peuvent-ils bienêtre passés? » se demandaient les convives, en voyant demeurés vides les siègesqui leur étaient réservés à droite et à gauche de leur maîtresse. Ce fut vers les six heures — on en était aux entremets — que la curiositégénérale obtint satisfaction. On entendit soudain un furieux halètement au de-hors, puis la tenture se souleva et les deux animaux entrèrent en coup de vent. Ils étaient, sur lordre dAnémone, allés chercher ses parents au milieu de leurforêt. Le Blanc portait le bûcheron qui, fort tranquillement à califourchon surlui, salua en grande courtoisie la société avant de mettre pied à terre. Le Noiramenait en travers de son échine la bûcheronnj évanouie; il la laissa choir sur g 148 CONTES MAUVES DE MA f)nillliliiii|liiiiUMiimiimi|iii le tapis sans la moindre aménité. Les serviteurs sempressèrent; on lui jeta deleau à la face, on lui frotta les tempes, une dame de la cour prêta son flaconde sels. Enfin elle reprit ses sens. Le bûcheron était déjà dans les bras de sa fille. Il lavait reconnue tout desuite et retrouvée sans trop grand saisissement sous une couronne de princesse : — Javais toujours pensé, mignonne, disait-il, en se gardant de la presser tropétroitement sur son cœur pour ne pas froisser ses dentelles et ses godrons, quetu serais un jour la gloire de ma Souviens-toi : quand tu étais toutejeunette, je tappelais souvent « ma petite reine », et voici que tu es reine pourtout de bon. Ah, tu es bien la digne fille de ta chère défunte mè Que nesuis-je, grand Dieu, resté fidèle à sa mémoire! Et il ajouta tout bas à loreille de sa fille, en lui désignant dun signe de lêtesa femme qui revenait lentement à elle : — Qua


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