. Le cabinet des fées : ou, Collection choisie des contes des fées, et autres contes merveilleux. aiffés,cettQ pompe funèbre. Deux fauvages letenoient enchaîné, & le menoient commelane jeune viâime quon conduit à ès avoir fait tout le tour de lisîe, cepeuple> enfin, sarrêta au milieu dune forêt:cëtoit le lieu detlinë pour leurs feftins. Millebétes fauvages étoient étendues fur le gazon ,& de grands vafes pleins de fang étoientranges de diftance en diftance. Le vin leplus exquis , le neclar même leur eût parusiioins doux que ce breuvage. Le nouveauroi fut mis fur un trône couvert d
. Le cabinet des fées : ou, Collection choisie des contes des fées, et autres contes merveilleux. aiffés,cettQ pompe funèbre. Deux fauvages letenoient enchaîné, & le menoient commelane jeune viâime quon conduit à ès avoir fait tout le tour de lisîe, cepeuple> enfin, sarrêta au milieu dune forêt:cëtoit le lieu detlinë pour leurs feftins. Millebétes fauvages étoient étendues fur le gazon ,& de grands vafes pleins de fang étoientranges de diftance en diftance. Le vin leplus exquis , le neclar même leur eût parusiioins doux que ce breuvage. Le nouveauroi fut mis fur un trône couvert de peauxde lion, & déjà 5 pour commencer la fête ^il sétoit faifi de cet étranger, &: le poignardà la main , il étoit prêt à légorger, quandfoudain le poignard tomba , & le roi mêmefut renverfé mort aux pieds de cet inconnu*Tout ce peuple furpris> porta avidementles yeux fur cet étranger ; mais tous ces bar-bares éprouvèrent le même fort, &: èrent nageant dans le fang qui couloit desvafes quils avoient renverfés en ïeQ^yc^. DES Aiguës Marines, 6Lon ne peut exprimer quel fut létonné-ment de ce jeune étranger, à la vue de toutce peuple quune main divine & invifibleparoifToit avoir exterminé dans un barbares étoient étendus par terre, leshorreurs de la mort étoient peintes fur leursvifages ; leurs yeux tournés vers le cielparoiiToient accufer les dieux de leur trépas;leurs bouches ouvertes fembloient blarphe-mer contreux, & leurs bras que le froidde la mort avoTt glacés , & tenoit élevés?fembloient les menacer encore. Cet inconnusarma promptement des dépouilles du roi,ôc palTant au milieu de ces cadavres 5 sen-fonça dans la forer. Il gagna une roche,doù fcrtoit une fource deau qui, tombantde rochers en rochers ? augmentoit encorepar (on bruit lhorreur de ces déferts. Cefut là où cet étranger 5 réfléchiiTant à fesmalheurs, sabandonna tout entier à fa dou~leur. Il ne put penfer,
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