Causeries avec mes élèves . de ses chansons, pendant que roucou-leront les ramiers et que la tourterelle ne cessera de gémirau sommet des ormes. TiTYRE. — O Mélibée, tu peux reposer avec moi cettenuit sur un lit de feuillage. Jai des fruits savoureux, detendres châtaignes, et du fromage en abondance. Déjàfument au loin les toits des fermes, et lombre descend ensallongeant du sommet des montagnes. Que cest doux et beau, monsieur! — Oui, voilà lebchamps : le vigneron de Virgile, cest notre pinson ; lesramiers qui roucoulent, cest le pigeon sur le toit de laferme ; et la tourterelle gémit sur les
Causeries avec mes élèves . de ses chansons, pendant que roucou-leront les ramiers et que la tourterelle ne cessera de gémirau sommet des ormes. TiTYRE. — O Mélibée, tu peux reposer avec moi cettenuit sur un lit de feuillage. Jai des fruits savoureux, detendres châtaignes, et du fromage en abondance. Déjàfument au loin les toits des fermes, et lombre descend ensallongeant du sommet des montagnes. Que cest doux et beau, monsieur! — Oui, voilà lebchamps : le vigneron de Virgile, cest notre pinson ; lesramiers qui roucoulent, cest le pigeon sur le toit de laferme ; et la tourterelle gémit sur les ormes, comme lecoucou dans lécho de nos montagnes. Ne mavez-vous pas demandé, madame, pourquoi je nevous ai pas donné le rossignol dans la prairie ? — Si. —Que ferait Achille ou Hector auprès de Tityre et de Méli-bée, et la trompette guerrière ne troublerait-elle pas lessons du chalumeau rustique ? — Si, monsieur : la nature abien fait. — Elle ne se trompe jamais. CAUSERIES AVEC MES ÉLÈVES. 1T7. XLVI. LHIRONDELLE. Les paysans aiment-ils lepinson, monsieur ?—Sans doute, -n\mon ami. — La sœur de made- . ^^^^moiselle dit que vous ne nous ^^^^montrez que le bon côté des Français. — Je ne sais ce que vous voulez dire :ont-ils un mauvais côté ? — Ce sont desbarbares, monsieur. — Il faut vous ex-pliquer. — La sœur de mademoiselle malu hier soir une page de Michelet. — Eh \bien!—Vous aveuglez les pauvres pinsons de vos prairies. — Oui, mon ami, et vous ne doutez pas, jespère, que je nepartage votre indignation et celle de mademoiselle. Maisne dites pas, je vous en conjure, que les Français sont desbarbares, car ils sont autant révoltés que vous Américainsde la barbarie de quelques français. Jeusse voulu en véritévous cacher cette atrocité, mais puisque la sœur de made-moiselle a révélé le crime, jouvre la page de Michelet. Lhistorien de loiseau avait un dimanche dété fait unevisite au Pré-aux-Clercs.—Quest-ce qu
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