. Gazette des beaux-arts . parer à la taupe, dansla crainte de rabaisser cet cétait Henry Monnier qui, de son chef, avait choisi ladminis-tration pour y exercer ses facultés! Précieuse ignorance de la jeunesse,mais singulière condescendance du père. Rarement lartiste sest plaintdes hommes; cette fois ladministration avait rempli le vase de lie, et,quoique lécrivain nen dise que quelques mots dans son autobiographie,ces mots sont suffisants : — « Entré à une époque où toutes les issuesétaient ouvertes, on tenait aux belles mains, aussi ma belle main fut-ellela cause de mon admission e


. Gazette des beaux-arts . parer à la taupe, dansla crainte de rabaisser cet cétait Henry Monnier qui, de son chef, avait choisi ladminis-tration pour y exercer ses facultés! Précieuse ignorance de la jeunesse,mais singulière condescendance du père. Rarement lartiste sest plaintdes hommes; cette fois ladministration avait rempli le vase de lie, et,quoique lécrivain nen dise que quelques mots dans son autobiographie,ces mots sont suffisants : — « Entré à une époque où toutes les issuesétaient ouvertes, on tenait aux belles mains, aussi ma belle main fut-ellela cause de mon admission et celle de ma sortie. Jamais on ne meûtfait passer à un emploi supérieur, toujours par cette même raison queles belles mains devenaient de plus en plus rares ^ \. Henry Monnier possédait une écriture très-correcte; elle ressemblait à son talentde dessinateur. Jusquà la fin de sa vie et même dans létat de gène oii la maladie tenaitlartiste, cette calligraphie conserva sa droiture et sa pré ADOLPHE ADAM. HENRY MONNIER. 369 « Fatigué, après quelques années dun emploi qui ne pouvait memener à rien, de voir me passer tous les jours sur le corps les neveux,filleuls, cousins et petits-cousins de Son Excellence, du secrétaire géné-ral, directeurs, chefs de bureau, sous-chefs, etc. ; poussé à bout par lestaquineries incessantes dun commis principal sous les ordres immédiatsduquel je servais, et qui de sa vie ne maurait pardonné de savoir lefrançais, observant toujours au lieu de faire observer, je cherchais lesmoyens de sortir de cette impasse en me dérobant aux petites persécu-tions de mon fâcheux tyran. » Mais quel adversaire eurent là les bureaux ! On peut feuilleter lecahier dimages de 1828, intitulé Mœurs administratives dessinéesdaprès nature par Henry Monnier, ex-enij}loyé au ministère de laJustice. Imaginez-vous des yeux demployé comme ceux de Henry Monnierenveloppant la personne dun chef de division,sa morgue, sa suff


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