Gazette des beaux-arts . st avec bonhomie quil crayon-nait les épisodes de lhistoire, que dautres,plus ambitieux, traitaient à grand est curieux de remarquer que, dans lafièvre qui emportait en arrière les enthou-siasmes et les faisait sagenouiller devant lautel du dieu de la pein-ture flamande, un autre vieil artiste anversois, qui na pas eu, pour sesurvivre, linvention fertile du petit maître des cabarets, Ferdinand deBraekeleer, négligeait volontairement, lui aussi, les grandes envoléesde ses confrères et souvrait à côté de leur carrière flamboyante uneroute discrète où il marc


Gazette des beaux-arts . st avec bonhomie quil crayon-nait les épisodes de lhistoire, que dautres,plus ambitieux, traitaient à grand est curieux de remarquer que, dans lafièvre qui emportait en arrière les enthou-siasmes et les faisait sagenouiller devant lautel du dieu de la pein-ture flamande, un autre vieil artiste anversois, qui na pas eu, pour sesurvivre, linvention fertile du petit maître des cabarets, Ferdinand deBraekeleer, négligeait volontairement, lui aussi, les grandes envoléesde ses confrères et souvrait à côté de leur carrière flamboyante uneroute discrète où il marchait sans incertitude. Ce nétait pas lalerteet bouffonne comédie de Madou; avec une autre espèce de gaieté, lepeintre du Comte de la mi-carême mettait en œuvre les fêtes populaires,et celles-ci étaient toujours accompagnées chez lui du rire inextinguibledes bambins et des vieilles femmes. Cela semble bien démodé à lheureprésente : lhilarité qui partait des toiles de lartiste flamand et se com-. Daprès Madou. 388 GAZETTE DES BEAUX-ARTS. muniquait à la galerie na plus décho dans notre génération lassée derire à bon marché. Chez Madou, du moins, la mimique sapplique à desintentions salées, la farce titube, se déhanche, grimace, samplifie delétude des penchants humains, et il est permis encore à des flamands de se gaudir de cette bonne fran-quette qui ne ferait peut être pastoujours rire ailleurs. Madou ne sattarda pas long-temps dans les panthéons. Lecabaret lattirait. Des albums hu-moristiques, édités à Paris et àBruxelles par Mo tte et Dero-Beker,le montrent bientôt sous son vraijour, avec cet esprit aimable quiest la fleur de son talent. Ce queBubens avait été pour dautres,Teniers et les maîtres comiquesle furent pour lui. Derrière leursbacchanales il entrevit un horizonde goguettes moins excessives,mais composées en somme desmêmes éléments, et, pensantquaprès tout le rire flamand étaittoujours le rire flamand, il ouvrit


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