. Quatre siècles . songe, le respect pour la vérité. Il est glo-rieux pour la nature humaine quun si grand nombredhommes aient, pour ne pas mentir, tout sacrifié, passéde la richesse à la mendicité, hasardé leur vie, leurfamille, et les aventures périlleuses dune fuite aussi diffi-cile. On a vu là des sectaires obstinés : jy vois des gensdhonneur qui, par toute la terre, ont montré ce quétaitrélite de la France. Voilà pourquoi ces chemins de passage,ces forêts^ ces montagnes, par lesquels ils se sont échappés,sont sacrés de leur souvenir, du souvenir de tant de lar-mes qui y furent versées. »


. Quatre siècles . songe, le respect pour la vérité. Il est glo-rieux pour la nature humaine quun si grand nombredhommes aient, pour ne pas mentir, tout sacrifié, passéde la richesse à la mendicité, hasardé leur vie, leurfamille, et les aventures périlleuses dune fuite aussi diffi-cile. On a vu là des sectaires obstinés : jy vois des gensdhonneur qui, par toute la terre, ont montré ce quétaitrélite de la France. Voilà pourquoi ces chemins de passage,ces forêts^ ces montagnes, par lesquels ils se sont échappés,sont sacrés de leur souvenir, du souvenir de tant de lar-mes qui y furent versées. » Ceux des Gazenove qui purent échapper et qui passè-rent à Genève, furent Pierre et Charles, et leurs sœursMarie et Madeleine. Leur frère Jean-Pierre les suivit 20ansplus tard et se fixa à Neuchàlel. Il ne restait à An-duze que leur père, Charles, dont nous venons de racon-ter le testament, leur sœur Suzanne et les ossements deleurs ancêtres qui dormaient dans ce « cimetière des en-. MxMSOX DES CAZENOVE A GENEVE, 169O(rue basse des allemands) — TOO fans de Dieu », dans cette « terre hernie entourée de ro-chers pendants et immensurables ». Par quels chemms sont-ils passés ? La route habituelledes réfugiés des Cévennes était la principauté seule difficulté, lorquon avait dépassé la région hospi-talière de Valerargues et de Fontarèche, était de franchir leRhône. Dès que les agents royaux saperçurent des éva-sions qui se faisaient par cette voie, lédit de 1698 prescri-vit une surveillance plus scrupuleuse, et cette issue futfermée aux protestants. Plusieurs des « routes » pas-saient par la Provence et parles Baronnies, en Dauphiné :quelques-unes le long du Rhône (*) jusquà Lyon, où lonlogeait chez des marchands huguenots de la rue Mercière,puis à Genève par Nantua. En partant dAlais, on passait par Fontcouverte, le Pin,Bagnols et lArdoise. Les fugitifs se transmettaient ces iti-néraires, marquant dun si


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