. Lettres d'une Péruvienne. de ton fort. Hélas !par quelle voie pourrai-je les faireparler jufquà toi? Par quelle adreffepourront-ils mêtre rendus ? Je li-gnore encore ; mais le même fenti-rnent qui nous fit inventer leurufage, nous fuggérera les moyensde tromper nos Tyrans. Quel quefoit le Chaqul ( 1 ) ridelle qui teportera ce précieux dépôt, je neceflerai denvier fon bonheur. Il teverra, mon cher Aza ! Je donne-rois tous les jours que le Soleil medefline, pour jouir un feul momentde ta préfence. 11 te verra, mon ( 1 ) Me; Lettres dune Pêruv ennè. 37 cher Aza ! Le fon de ta voix frap-p


. Lettres d'une Péruvienne. de ton fort. Hélas !par quelle voie pourrai-je les faireparler jufquà toi? Par quelle adreffepourront-ils mêtre rendus ? Je li-gnore encore ; mais le même fenti-rnent qui nous fit inventer leurufage, nous fuggérera les moyensde tromper nos Tyrans. Quel quefoit le Chaqul ( 1 ) ridelle qui teportera ce précieux dépôt, je neceflerai denvier fon bonheur. Il teverra, mon cher Aza ! Je donne-rois tous les jours que le Soleil medefline, pour jouir un feul momentde ta préfence. 11 te verra, mon ( 1 ) Me; Lettres dune Pêruv ennè. 37 cher Aza ! Le fon de ta voix frap-pera ion ame de refpeft &: decrainte ; il porteroit dans la miennela joie &l le bonheur. Il te verra ;certain de ta vie, il la bénira en tapréfence, tandis quabandonnée àlincertitude, limpatience de fonretour defféchera mon fang dansmes veines. O mon cher Aza ! tousles tourmens des âmes tendres fontrarTemblés dans mon cœur ; un mo-ment de ta vue les dirTiperoit : jedonnerois ma vie pour en jouir». 5 S Lettres dune Pèruviexxé. LETTRE DEUXIEME. V^/ u E larbre de la vertu, moncher Aza, répande à jamais fon om-bre fur la famille du pieux Citoyenqui a reçu fous ma fenêtre le myf-térieux tiffu de mes penfées , & quila remis dans tes mains ! Que Pa-chacamac ( i ) prolonge fes annéesen récompenfe de fon adrefTe à fairepafTer jufquà moi les plaifirs divinsavec ta réponfe. Les tréfcrs de lamour me fontouverts : jy puife une joie délicieufedont mon ame senivre. En dé- ( i ) Le Dieu Créateur , plus puiflant que[e Soleil. Lettres dVni Péruviense. 39 nouant les fecrets de ton cœur, lemien fe-baigne dans une mer par-fumée. Tu vis ; 6c les chaînes quidévoient nous unir ne font pasrompues. Tant de bonheur étoitlobjet de mes défirs, &£ non celuide mes efpérances. Dans labandon de moi-même,je ne craignois que pour tes jours ;ils font en fureté : je ne vois plusde malheurs. Tu maimes : le plaifiranéanti renaît dans mon cœur. Jegoûte avec tranfpor


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