. Gazette des beaux-arts . je vais figurer la mort, alors, assurément, il serait blâmable ;mais si, comme je le crois, il a senti que son œuvre de prédilection, lapréoccupation de sa vie entière, était attaquée dans son principe, et quelâme allait fuir une tombe devenue banale; si, reconnaissant limpossi-bilité de rester touchant, lartiste a voulu frapper un coup qui sauvât sonchef-dœuvre à tout prix : alors il a bien fait de sculpter ce roi mort dontla vue cause un si pénible frisson. « Considérez ces deux statues ensemble, et il ne vous vient que despensées lugubres qui simposent quand même


. Gazette des beaux-arts . je vais figurer la mort, alors, assurément, il serait blâmable ;mais si, comme je le crois, il a senti que son œuvre de prédilection, lapréoccupation de sa vie entière, était attaquée dans son principe, et quelâme allait fuir une tombe devenue banale; si, reconnaissant limpossi-bilité de rester touchant, lartiste a voulu frapper un coup qui sauvât sonchef-dœuvre à tout prix : alors il a bien fait de sculpter ce roi mort dontla vue cause un si pénible frisson. « Considérez ces deux statues ensemble, et il ne vous vient que despensées lugubres qui simposent quand même à limagination ; car Rauch,praticien dune habileté rare, dessinateur et vrai peintre à sa manière,après avoir exprimé par les caresses du ciseau le charme de la vie, aexprimé, avec autant de vérité, par la sécheresse de lexécution, la roi-deur de la « Aux yeux du public allemand, qui condamne limage du roi comme neprésentant nulle idée, Rauch a perdu beaucoup par la combinaison nou-. IZi GAZETTE DES BEAUX-ARTS. velle du mausolée; mais le critique étudie, avec un extrême intérêt, lecontraste frajîpant qui existe entre les deux ouvrages, et admire la léso-lution énergique du maître qui a composé lui-même lœuvre destinée àlingrat office de repoussoir. « Compter des années, nommer de nombreux ouvrages , voilà toute latâche quil nous resterait à faire pour achever la biographie de Rauch,car nous ne chercherons pas dans sa vie privée les fêtes et les deuils defamille que le temps multiplie autour des patriarches. Devenu le doyen delécole allemande, Rauch se montra digne par son caractère de la hautesituation qui lui était faite. Aussi, sa mort arrivée en 1857 a-t-elle laisséun vide immense. Comme artiste, Rauch donnait à lécole germaniqueune excellente impulsion. Comme homme, son influence fut toujours bien-faisante et conciliatrice, en particulier dans la circonstance suivante :M. Guillaume de Kaulbach, fils dun ami


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