. Lettres d'une Péruvienne. éfagent que desmalheurs : je trouve ton idéedans le moindre de mes defirscurieux, & je ne la rencontrcdansaucuns des objets qui soffrent àma vue. Autant que jen puis juger par le tems que nous avons employé à traverfer cette Ville , & par le grand nombre dHabitans dont I 3 les 9r ( i?2 ) Jes rues font remplies ; elle cors-ticHt plus du monde que nenpourroient aflembler deux outrois de nos Contrees. Je me rappelle les merveillesque lon ma racontées de Quitu;je cherche à trouver ici quelquestraits de la peinture que lon mafaite de cette grande Ville; mais,hélas ! quel


. Lettres d'une Péruvienne. éfagent que desmalheurs : je trouve ton idéedans le moindre de mes defirscurieux, & je ne la rencontrcdansaucuns des objets qui soffrent àma vue. Autant que jen puis juger par le tems que nous avons employé à traverfer cette Ville , & par le grand nombre dHabitans dont I 3 les 9r ( i?2 ) Jes rues font remplies ; elle cors-ticHt plus du monde que nenpourroient aflembler deux outrois de nos Contrees. Je me rappelle les merveillesque lon ma racontées de Quitu;je cherche à trouver ici quelquestraits de la peinture que lon mafaite de cette grande Ville; mais,hélas ! quelle différence ! Celle-ci contient des Ponts,des Rivières , des Arbres , desCampagnes ; elle me paroît unUni\ers plutôtquunehabitationparticulière. Jeîlayerois en vainde-te donner une idée jufte de lahauteur des maifons ; elles fontfi prodigieufement élevées, quilefl: plus facile de croire que laNature les a produites tellesquelles font, que de compren-dre comment des hommesontpûles conftruire. Ceft. (P3)Ceft ici que ia famille du Cacique ÎMt Ç\ Lamaifon quelle habite eft prefqueauffi magnifique que celle duSoleil ; les meubles & quelquesendroits des murs font dor ; lerefte eft orne dun tiffu varié desplus belle couleurs qui repréfen-tent affez bien les beautés de lanature. En arrivant, Déterville me fîtentendre quil me conduifoitdans la chambre de fa mè la trouvâmes à demi-cou-chée fur un lit à peu près de lamême forme que celui des Incas^& de mcmemétal.^ Après avoirpréfenté fa main au Cacique, quila baifa fe profternant prefquejufquà terre ; elle icmbrafla ; mais ^ Les lits , cliaifes , les tables des Incas^toieiit dor maffif, I3 m w mais avec une bonté fi froide ,une joie fi contrainte , que fi jenetiffe été avertie , je nauroispas reconnu les fentimens de lanature dans les carefles de cettemère. > Après sêtre entretenus un mo-ment , le Cacicjtie me fit appro-cher. Eile jetta fiir moi un regarddédaigneux5& fa


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