Mariage de demain : [Dajan-Phinn] . diés. Ah! il navait pas lapatience dattendre la fin. Il quittait lasalle, en claquant les portes. Sacrebleu!Faïencier est maître chez lui! Quest-ceque ça pouvait leur faire, aux autres? Dequoi se mêlaient-ils? Tas didiots! Tasde brutes! Ah! non, non. Dût-il toutbazarder, il ne céderait pas. Vainement, Léon essayait de le cal-mer. Dautant quil souffrait pour Jeanne,obligée dentendre ces violences. Dor-dinaire si prompte à la réplique, elle setaisait. Subissait-elle toujours le prestigedu patron, jadis redouté? Se sentait-elleprise, toute petite, entre sa nouv


Mariage de demain : [Dajan-Phinn] . diés. Ah! il navait pas lapatience dattendre la fin. Il quittait lasalle, en claquant les portes. Sacrebleu!Faïencier est maître chez lui! Quest-ceque ça pouvait leur faire, aux autres? Dequoi se mêlaient-ils? Tas didiots! Tasde brutes! Ah! non, non. Dût-il toutbazarder, il ne céderait pas. Vainement, Léon essayait de le cal-mer. Dautant quil souffrait pour Jeanne,obligée dentendre ces violences. Dor-dinaire si prompte à la réplique, elle setaisait. Subissait-elle toujours le prestigedu patron, jadis redouté? Se sentait-elleprise, toute petite, entre sa nouvelle fa-mille et ses anciens compagnons, entreces deux énormes puissances qui se mesu-raient, dans un silence dattente? Car tout était calme là-bas, à Alfort-ville. A peine si quelque cortège pacifi-que, composé surtout denfants, de toutjeunes gens et de femmes, parcourait lesrues. On fermait les yeux, on évitait deles disperser, par crainte des compagnie dinfanterie qui, par pru- MARIAGE DE DEMAIN 87. dence gardait lusine se dodu bon temps. Les sojouaient aux billes danscours. De temps en temps, lorecevait la visite des siens,découvraient parmi lesateliers sonores et vides,le jardin plein de roseset désert en sa gloiredété. Il errait une armeau bras, à laftûtde quel-que signe de malveil-lance, carreau cassé, clôture brisée. Etcette grande paix de ville morte contras-tait singulièrement avec le harnachementde chasseur de tigres dont il saffublaitpour ces rondes. La quiétude était si rassurante que,pour sa fête, — la grève durait justedepuis un mois, — Monsieur Courtemerrésolut dinviter toute la famille. Ce jour-là, qui tant de fois sétait achevé pourlui en apothéose, il ne voulait ni quitterlusine, ni rester seul comme un vieuxsanglier au gîte. Nul ne pouvait se dé-rober à linvitation. La tablée fut com-plète. Avec quelle joie, dailleurs, après dé-jeuner, on retrouva le tennis abandonnédepuis le dernier automne, enva


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